Alors que le Mali et l’Algérie se regardent en chien de faïence depuis un certain temps, le Niger tente de réchauffer ses relations avec ce pays voisin après une crise de près d’une année.
En effet, l’Algérie et le Niger décident de tourner la page de la crise qui dure près d’une année. Ils affichent leur volonté de renforcer leur coopération dans tous les domaines, notamment sécuritaire et économique. Ce vœu a été exprimé par les autorités des deux pays, à l’occasion de la visite à Alger du Premier ministre nigérien, Ali Mahmane Lamine Zeine, le lundi dernier à la tête d’une forte délégation ministérielle.
Au cours de sa visite, le Premier ministre nigérien a été reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, auquel il a remis une lettre du chef d’Etat du Niger Abdourahamane Tiani. Avant d’avoir une réunion de travail avec son homologue Nadir Larbaoui. A cette occasion, les deux hommes ont exprimé l’engagement des deux pays à densifier leurs relations et leurs échanges.
M. Larbaoui a souligné l’intérêt particulier que porte le président Abdelmadjid Tebboune au développement des relations bilatérales avec le Niger, pays frère tout en saluant les relations fraternelles et historiques entre les deux pays.
Il a souligné la volonté de son pays de hisser sa coopération avec le Niger à des niveaux supérieurs dans le cadre des mécanismes bilatéraux et à travers l’échange de visites de haut niveau pour la mise en œuvre des programmes de coopération en place et le parachèvement des projets de développement communs.
Le Premier ministre nigérien a exprimé sa fierté d’être en Algérie, qui a toujours eu un rôle déterminant dans l’accompagnement de son pays dans ses efforts de développement. Il a évoqué également les positions positives de l’Algérie envers le Niger surtout dans les moments les plus difficiles qu’elle a eu à traverser.
Ali Mahmane Lamine Zeine a adressé ses remerciements au président Tebboune pour sa position contre toute intervention militaire au Niger suite au coup de force contre le président Mohamed Bazoum. L’Algérie avait mis en garde contre les dangers d’une intervention militaire étrangère pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Elle avait aussi proposé sa médiation, en prônant, en octobre 2023, une transition de six mois, laquelle n’avait pas été acceptée par les militaires au pouvoir au Niger. Cette attitude avait marqué le début de la crise entre Alger et Niamey. Et en avril dernier, le ministre nigérien des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur d’Algérie au Niger pour protester contre des violences lors l’opération de refoulement des migrants subsahariens.
Depuis, il n’y avait aucun échange entre les deux pays jusqu’à la semaine dernière avec le déplacement à Niamey du ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab. Une visite qui a été suivie de celle de Ali Mahmane Lamine Zeine, qui a souligné l’attachement de son pays au partenariat et à la coopération avec l’Algérie. « Nous aspirons à renforcer davantage la coopération bilatérale en faveur de l’accompagnement de la République du Niger dans ses efforts visant à conforter la souveraineté nationale sur ses richesses, à atteindre les objectifs de stabilité et de développement et à relever les défis que connaît la région », a indiqué le Premier ministre algérien. La visite à Alger d’Ali Mahmane Lamine Zeine a aussi été marquée par la rencontre entre le ministre de la Défense nigérien, Salifou Modi et le chef d’état-major de l’Armée algérienne, Saïd Chanegriha. Les deux hommes souhaitent la consolidation de la coordination sécuritaire et de la coopération militaire bilatérale entre les Armées des deux pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et toute autre forme de menace sécuritaire.
Seydou Traoré