Ces derniers temps, au plan national, les réseaux sociaux et les débats ont été dominés par l’affaire de retrait du véhicule affecté à l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
Après que la nouvelle de ce retrait a fait le tour de la toile, le cabinet du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a produit un communiqué de démenti.
« Le cabinet du Premier ministre informe l’opinion nationale de ce qui suit. Il nous est revenu de lire sur les réseaux sociaux une information sur le prétendu retrait, par la Primature, du véhicule affecté à l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, s’inscrit en faux contre cette désinformation qui n’a d’autre but que de nuire à son image », souligne le communiqué, qui soutient que le chef du gouvernement n’a jamais instruit à qui que ce soit, de procéder au retrait du véhicule d’un ancien Premier ministre.
« Après recoupement auprès du chef du parc auto de la Primature, celui-ci a expliqué que le chauffeur de Monsieur Moussa Mara a effectivement ramené le véhicule de son propre gré à la Primature. Le responsable du parc auto lui a demandé de retourner avec le véhicule puisqu’il n’avait reçu aucune instruction pour reprendre ledit véhicule, encore moins le garder. Contre son avis, le chauffeur a décidé de garer le véhicule et de s’en aller pour des raisons qu’il est le seul à connaître », poursuit le communiqué.
Moussa Mara qui était en Europe au moment des faits a donné sa version. Selon lui, le mardi 29 octobre au soir, son garde du corps a reçu un coup de fil du chef de cabinet Défense du Premier ministre, le Colonel Mohamed Samaké dit Mao, l’invitant à se rendre le mercredi 30 au matin à la Primature.
« Le mercredi 30 octobre au matin, mon garde du corps, de la Primature, a appelé mon chauffeur et lui a demandé de venir le rejoindre au cabinet Défense du Premier ministre. Ce qu’il fit séance tenante. Arrivé là-bas, le chef de cabinet Défense lui intima l’ordre d’amener le véhicule mis à ma disposition et de le garer auprès du responsable du parc auto », a expliqué Moussa Mara. D’après lui, le chauffeur l’a appelé à l’étranger où il se trouvait et il lui a donné son accord pour la restitution ainsi demandée. L’ancien Premier ministre a fait savoir que la voiture a été déposée le mercredi 30 octobre auprès du responsable du parc auto avec une indication à lui de la source de la requête. « Evidemment, le responsable du parc auto n’a jamais demandé au chauffeur de retourner avec le véhicule car il sait la source de la requête », a souligné Moussa Mara.
Selon lui, s’il apparait, au vu du communiqué du Premier ministre, qu’il n’a pas donné d’instruction de retrait de ce véhicule, il apparait tout aussi évident que l’ordre est venu de son cabinet de Défense. « A lui donc d’identifier l’origine réelle de cette instruction et d’en tirer les conséquences qu’il lui semblera logique de tirer », a indiqué Moussa Mara, qui dit éviter d’apparaitre comme un obstacle à la mise en œuvre d’une décision prise par une autorité.
« C’est pourquoi, bien que sachant les entorses aux procédures de comptabilité matières que l’acte du chef de cabinet Défense causait, j’ai instruit au chauffeur de rendre le véhicule. Le contexte du pays ainsi que le statut de fonctionnaire de mon chauffeur et de mon garde du corps ont également pesé dans ma décision », a fait savoir Moussa Mara.
A noter que ces derniers temps, l’ancien Premier ministre est au centre des débats pour avoir annoncé, à travers une lettre adressée le 2 août dernier à l’actuel chef du gouvernement, qu’il renonce à tous les avantages financiers que l’Etat lui accorde. Il a précisé que sa décision est motivée par sa volonté de soulager les finances publiques et de contribuer à orienter « nos maigres ressources vers des destinations plus utiles à nos populations ».
Moussa Mara a demandé au Premier ministre d’instruire ses services d’arrêter, avec effet immédiat, le paiement à son endroit des indemnités mensuelles de 700.000 FCFA, la prise en charge des factures d’électricité et d’eau de son domicile ainsi que de la ligne de téléphone mobile. Malgré cette demande, les services financiers de la Primature ont continué à lui verser les 700.000 FCFA auxquels il a décidé de renoncer.
A. Sanogo