Devant les membres du Conseil national de Transition (CNT), le chef de la diplomatie malienne a donné beaucoup de détails sur les raisons de la création l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Pour Abdoulaye Diop, les organisations auxquelles les trois pays de l’AES appartiennent, au lieu de les rassurer leur font peur. Selon lui, ce qui s’est passé au Niger a fini de les convaincre que ces organisations, de plus en plus, les menacent et les agressent. « On avait le choix entre continuer à aller dans les medias, protester, réagir ou réfléchir à une réponse politique, coordonnée, qui n’est contre qui que ce soit, mais qui répond aux aspirations des populations », a expliqué le ministre Diop. Pour lui, c’est ce qui a amené l’idée de l’Alliance parce que « quand une organisation à laquelle nous appartenons, sous couvert de démocratie ou d’autres préoccupations, est instrumentalisée par des acteurs extérieurs qui sont pour la plupart hostiles à nos pays, qui veulent utiliser ces organisations pour pouvoir agresser nos pays, cela nécessite une réponse ». D’après Abdoulaye Diop, certains se demandent pourquoi le Mali se mêle de ce qui se passe au Niger. En réponse, il dira que s’il y a une agression au Niger, cela va arriver au Mali et au Burkina Faso. « Est-ce qu’on attend d’être mangés ou on s’organise pour pouvoir répondre à cela ? », se demande le chef de la diplomatie malienne, qui soutient que ce sont toutes ces réflexions qui ont motivé la création de l’AES parce que « si on reste assis seul, ils vont allègrement agresser le Niger, envahir ce pays, répandre le terrorisme, continuer leur chemin ». Pour Abdoulaye Diop, les forces ou puissances qui sont derrière la Cedeao pour intervenir au Niger sont hostiles au Mali et à ses choix politiques et de partenaires. Et le ministre Diop de préciser que tous les pays aspirent à la démocratie. Aussi, il dira qu’au nom de la démocratie, il y a eu des coups d’Etat récemment et tout le monde a regardé ailleurs. Le chef de la diplomatie malienne a confirmé que, comme l’a dit le ministre burkinabè à la tribune des Nations unies, quand il y a eu les changements institutionnels dans chacun de nos pays, des gens sont venus avec des offres comme chasser les Russes, faire ce qu’ils veulent et ils demanderont aux organisations sous-régionales de foutre la paix aux autorités de transitions. « Ces offres ont été faites à chacun de nos pays qui n’ont pas accepté ce marchandage et qui ont fait des choix qui vont dans le sens de l’intérêt de nos populations », a expliqué Abdoulaye Diop.
Seydou Traoré