Dans son discours lors de l’ouverture de la 3ème réunion du Groupe de suivi et de soutien à la Transition au Mali (GST-Mali) à Lomé, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a rappelé certains principes dont les partenaires devront désormais tenir compte dans leurs relations de coopération avec le Mali.
D’entrée de jeu, le ministre Diop a souligné qu’il y a un principe important qui a souvent conduit à des tensions avec nos voisins et nos partenaires. Selon lui, il s’agit de comprendre que personne n’aime le Mali mieux que les Maliens et personne ne connait les problèmes du Mali mieux que les Maliens. Aussi, personne n’a une meilleure solution aux problèmes des Maliens mieux que les Maliens. « Cela ne veut pas dire que les Maliens sont arrogants mais voudrait tout simplement dire que les autres qui viennent nous aider doivent prendre le temps de parler avec nous, nous comprendre et identifier la meilleure manière de pouvoir contribuer à une solution », a expliqué Abdoulaye Diop, pour qui, il est important de retenir aussi que tout ce qui se fera au Mali doit se faire avec les Maliens, en accord avec les Maliens, avec leur contribution car ils n’accepteront rien qui puisse se faire sans les Maliens ou contre les Maliens. Et le chef de la diplomatie malienne d’ajouter que « dans le cadre de nos rapports avec nos partenaires, il est important aussi de comprendre que le Mali nouveau n’acceptera pas qu’on puisse nous imposer des agendas, notre propre agenda, nos priorités ou des diktats ». Il reconnait que cela va avec un prix à payer. Toutefois, il précise que ce qui est nouveau au Mali, c’est que le gouvernement est désormais prêt à dire non quand il estime que l’aide, l’assistance ou le partenariat proposé n’est pas en ligne avec leur propre vision du Mali. « Pendant longtemps, nous avons remarqué que pratiquement, le Mali accompagnait les partenaires au Mali. Maintenant, nous voulons que le logiciel change pour que les partenaires comprennent que c’est le Mali qui sera désormais dans le lead avec le prix que cela nécessite à payer, mais que ceux qui veulent travailler dans le cadre de ces principes et de cette vision sont les bienvenus », a déclaré Abdoulaye Diop. D’après lui, « certains veulent nous coller des stéréotypes pour dire que le Mali veut se fermer, s’isoler et ne veut pas travailler avec les gens ». Il dément cela en disant tout simplement que les choses ont changé. « Nous voulons travailler avec tous nos partenaires occidentaux de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud. Nous le ferons dans le cadre d’avantages comparatifs que nous pourrons tirer de ces partenariats », a laissé entendre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Selon lui, il est aujourd’hui important de comprendre que soutenir le Mali ou travailler avec le Mali n’est pas un cadeau qu’on fait aux Maliens. Pour le ministre Diop, les Maliens ont la responsabilité première mais ceux qui viennent aider doivent savoir que tant qu’il n’y a pas la paix et la stabilité au Mali qui occupe une place stratégique centrale en Afrique de l’ouest, cela affectera la Région. « Quand quelque chose de positif se passe au Mali, ça se propage dans la Région et quand quelque chose de mauvais se passe, cela va également affecter toute la Région », a indiqué Abdoulaye Diop. Pour lui, le Mali est une mosaïque de population car toute l’Afrique de l’Ouest s’y trouve comme le Mali est dans toute l’Afrique de l’Ouest. « Travailler avec le Mali, aider à ramener la démocratie, la paix et la stabilité dans ce pays, c’est un investissement que chacun doit faire pour la paix, la stabilité de la Région et la prospérité du monde », a le ministre Abdoulaye Diop. Avant de rappeler que de mai 2021 à ce jour, il y a une nouvelle trajectoire politique au Mali. Et dans ce contexte, le Mali a décidé de prendre en main son destin et de compter, d’abord et avant tout, sur lui-même pour relever les défis auxquels il est confronté.
La Nouvelle Voie du Mali