Enseignement catholique : La subvention de l’Etat au cœur de la rencontre entre le chef de l’Etat et le nouvel Archevêque de Bamako

Le président de la Transition le Général d’Armée Assimi Goïta a reçu le lundi 28 octobre dernier, le nouvel Archevêque de Bamako Monseigneur Robert Cissé pour une rencontre de prise de contact. La question de la subvention que l’Etat accorde à l’enseignement privé catholique depuis 52 ans était l’un des sujets évoqués lors de cette audience que le président de la Transition a accordée au chef de l’Eglise catholique.

Pour rappel, le gouvernement avait annoncé la suspension de cette subvention dont bénéficie l’enseignement privé catholique sur la base d’une convention signée avec l’Etat en 1972. Avec cette convention, l’Etat alloue à l’Eglise, une subvention de 80% de la masse salariale des enseignants debout dans les classes. 

Après l’annonce de la suspension de cette subvention par le gouvernement, les Evêques du Mali avaient aussi décidé de suspendre les activités pédagogiques de toutes les écoles catholiques subventionnées pendant la période allant du 1er octobre 2024 au 31 août 2025. Et la reprise des activités pédagogiques devait intervenir à la rentrée scolaire 2025-2026 avec un autre système de fonctionnement.

Vu le tollé que ce dossier a suscité, le gouvernement s’est réuni à travers un conseil de cabinet restreint autour du Premier ministre le lundi 19 août. Et par la suite, le Premier ministre a annoncé au cours d’une rencontre avec les représentants de l’Eglise catholique, le report de la suspension des subventions de l’Etat pendant l’année scolaire 2024-2025.

Après son intronisation, le nouvel Archevêque de Bamako, Monseigneur Robert Cissé a donc été reçu en audience le lundi dernier par le président de la Transition. Lors de cette première rencontre avec le chef de l’Etat, Monseigneur Cissé a souligné l’importance de la solidarité, de la paix et de la cohésion sociale entre les Maliens. Il a insisté sur la nécessité de maintenir la paix et l’entente entre les différentes religions du pays, soulignant combien ces valeurs sont essentielles à la stabilité du Mali. L’occasion a été mise à profit pour discuter de la problématique des écoles catholiques. La rencontre a permis de mettre en lumière les défis financiers auxquels ces institutions sont confrontées. Initialement, l’État avait décidé de suspendre la subvention allouée aux écoles catholiques dès janvier 2025. Cependant, le 21 août dernier, le gouvernement a annoncé qu’il renonçait à suspendre cette aide financière pour l’année scolaire 2024-2025. Le nouvel Archevêque de Bamako a exprimé sa gratitude envers le chef de l’État pour son rôle décisif dans la résolution de cette crise qui avait affecté les écoles catholiques au Mali. Selon Monseigneur Robert Cissé, l’intervention du chef de l’État a été une démarche salutaire qui a permis d’ouvrir un dialogue constructif entre les parties concernées, rétablissant ainsi un climat propice à la réouverture de ces écoles. Il s’est réjoui de la volonté du président Goïta de soutenir ces institutions. Avant de rappeler que l’enseignement catholique a longtemps été une composante essentielle du système éducatif malien, contribuant ainsi à la formation intellectuelle et morale des élèves. Pour l’Archevêque de Bamako, un partenariat renforcé entre le gouvernement et ces écoles pourrait non seulement surmonter les obstacles actuels, mais enrichir l’ensemble du paysage éducatif malien.

A noter que l’enseignement catholique est l’un des piliers de l’éducation nationale. Sa contribution à l’offre d’éducation et de formation au Mali couvre tous les ordres d’enseignement, du préscolaire au supérieur. Son importance dans le système éducatif malien n’est plus à démontrer. De nombreux cadres de l’administration sont passés par là et l’enseignement catholique continue à bénéficier de la confiance des parents d’élèves à cause du sérieux et de la qualité de la formation.

F. Sissoko