Suspension des exportations des produits agricoles : Les inquiétudes de Moussa Mara

Le 3 octobre dernier, un Arrêté interministériel de suspension de l’exportation des amandes de karité, d’arachides, de soja et de sésame a été pris par les ministères en charge de l’Industrie et du Commerce et de l’Economie et des Finances.  A travers cet Arrêté, l’exportation de ces produits est suspendue jusqu’à nouvel ordre. La mesure dit aussi que les produits confisqués aux contrevenants conformément aux dispositions de cet Arrêté feront l’objet d’une vente aux industries locales pour transformation. L’objectif est de prioriser les usines locales afin d’assurer une économie durable et inclusive.

Afin de trouver des solutions concertées, le ministre de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo accompagné du Directeur Général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence Zédéon Dembélé a rencontré le jeudi 23 octobre dernier, les représentants de l’Interprofession karité, sésame, soja et arachide.

Il s’agissait pour le ministre Diallo d’écouter les préoccupations des acteurs de ces filières stratégiques pour l’économie malienne, tout en les rassurant sur les motivations et les bénéfices de la décision gouvernementale.  Le ministre a souligné la volonté du gouvernement de protéger les intérêts nationaux, notamment en matière de sécurité alimentaire et de valorisation des produits locaux.

Moussa Alassane Diallo a par ailleurs insisté sur la nécessité de respecter cette décision, tout en appelant à une meilleure compréhension des enjeux à long terme pour le secteur agricole et l’économie nationale.

La rencontre a permis de faire émerger des pistes de solutions autour de la régulation des flux commerciaux, tout en envisageant des mesures d’accompagnement pour les acteurs les plus touchés.

L’ancien Premier ministre Moussa Mara réagi par rapport à cette décision du gouvernement. Pour lui, c’est un acte qui risque de réduire les revenus de centaines de milliers de compatriotes.

Selon M. Mara, les autorités entendent promouvoir la transformation locale de ces produits et l’approvisionnement adéquat des usines concernées. Cependant, il dira que nos usines sont très loin de pouvoir absorber les récoltes de ces produits. « Ce qui va entrainer des importantes pertes pour les producteurs et risquer de plonger des milliers de Maliens dans la pauvreté », a prévenu l’ancien Premier ministre. Moussa Mara a demandé aux autorités de recevoir les acteurs de ces différentes filières et de travailler avec eux pour lever les mesures d’interdiction leur permettant d’exporter urgemment leurs produits tout en réservant les quantités nécessaires aux usines locales comme c’est le cas de la filière cotonnière depuis des décennies.

A. Sanogo