Le Burkina Faso a lancé un nouveau passeport biométrique sans la mention ni le logo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( Cedeao). Le lancement de ce document de voyage fait suite au retrait conjoint du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation communautaire.
En effet, les trois pays ont décidé de quitter la Cedeao après les sanctions qu’elle leur a imposées après des coups d’Etat militaires. Ils ont décidé de claquer la porte pour faire face à leurs défis communs surtout sécuritaires en créant l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Les chefs d’Etats des trois pays, le Colonel Assimi Goïta, le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdourahame Tiani ont signé le 16 septembre 2023, la Charte du Liptako Gourma qui constitue l’acte de naissance de cette nouvelle alliance.
Selon la Charte signée par les trois chefs d’Etat, la création de cette alliance est guidée par l’esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié, le plein exercice de leur souveraineté nationale et internationale, la défense de l’unité et de l’intégrité de leurs territoires respectifs, la lutte contre les menaces multiformes à l’espace commun des trois Etats. L’une des conséquences de ce retrait est la perturbation de la liberté de mouvement et d’établissement des personnes issues de ces pays dans l’espace Cedeao, la rigidification des conditions de voyage et d’immigration des citoyens de ces trois pays car ils auront désormais à mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région. Les trois pays vont devoir cesser également d’utiliser le passeport de la Cedeao, la carte d’identité nationale biométrique et l’assurance automobile carte brune de la Cedeao à l’échelle régionale.
Face à cette situation, les autorités burkinabè ont décidé de lancer un nouveau passeport biométrique. Le nouveau passeport biométrique de dernière génération, équipé d’une puce électronique de collecte et de stockage de données, a été lancé le mardi dernier sans comporter ni le logo ni la mention Cedeao.
Il présente plusieurs particularités par rapport à l’ancien, notamment l’absence de la mention et du logo Cedeao, a indiqué le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, cité par le site Burkina24.
Selon lui, ce nouveau document permettra un pré-enrôlement en ligne, un enrôlement flexible en mode connecté ou déconnecté, une transmission instantanée des données aux ambassades, et un renforcement de la sécurité. Le ministre de la Sécurité a précisé que l’ancien passeport reste valide jusqu’à son expiration. Mahamadou Sana a également rassuré que le prix du nouveau passeport reste fixé à 50.000 FCFA comme pour l’ancien, mais que certaines commodités autour du nouveau passeport peuvent être soumises à des taxes.
C’est une entreprise chinoise, Emptech, qui en est le concepteur dans le cadre d’un partenariat public-privé avec l’État burkinabè.
S. Traoré