Au cours de sa visite à Bamako le lundi dernier, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a donné cette assurance aux autorités maliennes.
A sa descente d’avion, il a été accueilli par son homologue Dr Choguel Kokalla Maïga. Avant d’avoir avec lui, une séance de travail élargie aux ministres à la Primature.
Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a félicité son homologue sénégalais pour le choix porté sur lui après la brillante victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du 24 mars 2024. Pour lui, c’est le témoignage de l’adhésion du peuple sénégalais au projet de société de son parti. Le Premier ministre Maïga a rappelé la lutte du peuple africain pour s’affranchir du joug du néocolonialisme et pour créer des liens pour une intégration réelle. Il a évoqué l’éphémère Fédération du Mali qui a échoué à cause de la farouche opposition de la France. Avant de souligner la similitude des couleurs des drapeaux, de la devise et des patronymes dans les deux pays.
Dr Choguel Kokalla Maïga n’a pas occulté la solidarité du peuple sénégalais envers celui du Mali pendant les sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa entre janvier et juillet 2022. Pour lui, ces sanctions imposées ensuite au Burkina Faso et au Niger ont démontré que l’organisation sous-régionale est une menace pour ces trois États qui ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Il soutient que les pays de l’AES constituent une digue de protection contre le terrorisme pour toute l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, il a invité les partenaires à avoir une lecture objective, lucide et équilibrée de la situation pour mieux la comprendre et envisager des solutions basées sur l’écoute mutuelle. Mieux, Choguel Kokalla Maïga dira que l’AES est une alternative crédible pour l’intégration sous-régionale.
Dans son intervention, le Premier ministre sénégalais a rappelé que si le Sénégal et le Mali constituent deux pays aujourd’hui, c’est la volonté du colonisateur. Ousmane Sonko a salué la lutte légitime des autorités maliennes. Il a donné l’assurance que rien de ce qui peut déstabiliser le Mali ne viendra du Sénégal. Avant d’indiquer que son pays vit douloureusement ce qui se fait contre le Mali et le Sahel. « Si nous étions au pouvoir, nous aurions posé notre veto contre les sanctions et l’embargo de la Cedeao contre le Mali et les autres pays de l’AES », a-déclaré Ousmane Sonko, pour qui, il est nécessaire d’éviter les mesures qui n’ont d’impact négatif que contre les peuples. « Je peux rassurer le peuple malien que nous travaillerons main dans la main dans un cadre bilatéral. Rien ne peut dissocier nos deux peuples. Nous avons la même devise, les mêmes couleurs, les mêmes peuples… », a laissé entendre le Premier ministre sénégalais. Après sa séance de travail avec son homologue, Ousmane Sonko a été reçu en audience par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta au palais de Koulouba.
Fily Sissoko