Installation d’une base militaire américaine à Odienné : Que trament Alassane Ouattara et les Etats-Unis ?

Après avoir été chassés du Niger, les Etats-Unis auraient trouvé un accord pour l’installation d’une base militaire américaine en Côte-d’Ivoire.

L’écrivain ivoirien Sylvain Takoué a déclaré à Sputnik Afrique que cette base pourrait servir le moment venu à régler le compte sur le Niger et ensuite des deux autres pays souverainistes (le Burkina et le Mali), qui ont entraîné le Niger dans cet élan du souverainisme.

« Les trois pays de l’AES ne seront donc pas en paix pour continuer à s’autodéterminer », explique l’écrivain ivoirien, qui soutient que l’Occident global cherche à semer le chaos politique dans l’espace AES, comme ce fut tristement le cas en Irak, en Libye et en Syrie.

Guillaume Soro de Générations et Peuples Solidaires (GPS) s’est prononcé sur la question dans une déclaration de son parti politique.

Selon le parti, le Capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition au Burkina Faso, au cours d’une rencontre avec les forces vives de la nation le jeudi 11 juillet a formulé des accusations alarmantes et directes contre l’actuel gouvernement ivoirien. D’après le parti de M. Soro, il a affirmé en substance qu’un centre des opérations visant à déstabiliser son pays était établi en Côte d’Ivoire. Aussi, il dit détenir des preuves solides et irréfutables pour étayer ses affirmations. Selon le parti de l’ancien Premier ministre ivoirien, force est de reconnaître que l’actuel gouvernement ivoirien s’est visiblement éloigné de ce que fut la seconde religion de feu le président Félix Houphouët-Boigny, à savoir le dialogue et n’a pas toujours su en faire bon usage.

Pour le parti GPS de Guillaume Soro, il est incontestable que le président Alassane Ouattara et son gouvernement ont été à l’avant-garde des sanctions illégales et illégitimes qui ont frappé durement les pays membres de la Confédération des États du Sahel. Lesquelles sanctions inhumaines ont causé larmes et désolation au sein des populations de ces États.

Pis, le président Ouattara s’est proposé d’envoyer deux bataillons de l’armée ivoirienne, sans autorisation du Parlement, pour faire la guerre au Niger. Le parti GPS estime qu’il incombe au gouvernement actuel de respecter la souveraineté de ces États et de renouer avec le traditionnel dialogue ivoirien, afin de rétablir des relations réellement fraternelles et d’apaiser le climat politique avec les pays de la Confédération des États du Sahel.

Par rapport à une éventuelle base militaire américaine, le parti de Guillaume Soro soutient que des informations révélées par la presse portent à croire que la Côte d’Ivoire aurait accepté l’installation d’une base militaire américaine près de la ville d’Odienné, dans le nord-ouest du pays. D’après le parti GPS, des sources diplomatiques affirment que le gouvernement ivoirien aurait acquiescé à l’installation de ladite base militaire lors de la rencontre du 29 avril 2024 entre le président Ouattara et le Général Michael E. Langley, Commandant du Commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM). Avant le Général Langley, précise GPS, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken avait également été reçu par Alassane Ouattara, pour préparer le cadre politique de ce déploiement. Interrogé sur la réalité de ce projet de redéploiement, le gouvernement ivoirien a choisi de ne pas répondre, ajoutant au trouble et à la confusion sur cette question sensible qui touche à la sécurité nationale et sous-régionale, déplore le parti GPS, qui souligne que les troupes américaines, contraintes de se retirer du Niger par les nouvelles autorités de ce pays, cherchent un pays d’accueil. Le parti rappelle que le Tchad, à son tour, a exigé le départ de l’armée américaine de son sol. Et un temps, il fut envisagé un redéploiement au Sénégal. Mais, les États-Unis y renoncèrent en raison de la posture souverainiste des nouvelles autorités sénégalaises.

Le parti GPS interpelle le gouvernement ivoirien sur la question. Car le peuple ivoirien a le droit de savoir et de connaître la vérité sur ce qu’il en est de ce dossier. Il invite les députés à se saisir de la question pour faire la lumière sur ce qui pourrait être un accord militaire nébuleux, compromettant et contraire aux intérêts de la nation.

A. Sanogo