Après plusieurs mois de bras de fer avec leur direction, le départ du Directeur général Pr Samba Sow appelé à d’autres fonctions et la nomination d’un nouveau directeur à la tête de la structure, les syndicats des travailleurs de l’Institut national de santé publique (INSP) ont fini par se rendre à l’évidence : les primes Covid-19 sont payées en fonction d’un décret présidentiel qui en fixe aussi le nombre de jours et la direction ne fera rien sans ce décret. De jour en jour, le mouvement des syndicats s’est émoussé.
En effet, les comités syndicaux de l’INSP réclamaient le payement de la prime spéciale Covid-19 accordée par le président de la Transition à travers un décret pour la période allant du 1er juin 2021 au 31 mai 2022. Dans l’application de ce décret, les syndicats dénonçaient la prise en compte de 261 jours alors que l’année en compte 365. Aussi, ils soutenaient qu’il y a eu des prélèvements chez certains agents qui étaient sur les activités Covid-19 mais qui sont partis en mission, en congé de formation, qui ont pris une permission pour aller se soigner ou même chez des femmes en congé de maternité.
Ces explications des syndicats avaient été battues en brèche par la direction. Au début du mouvement, le directeur général adjoint aujourd’hui démissionnaire, Alamir Touré avait précisé que les primes réclamées par le syndicat sont relatives à un décret du président de la Transition qui en donne un début et une fin. D’après lui, le décret fixe le nombre de jours à 261 et c’est l’application qui en est faite qui n’est pas du goût des travailleurs. Pour Alamir Touré, les 261 jours, c’est le plafond car le décret parle de jours de travail. C’est pourquoi, le décret a enlevé les samedis et dimanches, avait-il indiqué. Avant de préciser que tout le personnel de l’INSP n’a pas travaillé sur les activités de la Covid-19 car il y a des gens qui sont partis en mission au cours de la période ou sur d’autres activités. Aussi, des gens ont pris leur congé au cours de la période et des permissions. C’est pourquoi, dans le traitement du décret, la direction a enlevé tous ces jours qui n’ont pas été effectifs de travail dans les activités Covid-19.
Les propos de l’ex-DGA avaient été appuyés par Abdoulaye Dabo, responsable des ressources humaines. Lui aussi avait martelé que le décret a une périodicité qui fait 261 jours et il prend fin en mai 2022. Et c’est ce traitement qui a été fait avec la déduction des périodes d’absence des agents. M. Dabo avait indiqué que les travailleurs demandent le paiement des 104 jours restants. Mais malheureusement, il est impossible pour la direction de sortir de la fourchette du décret. « Le décret dit 261 jours et nous ne pouvons pas payer plus que cela », avait-t-il indiqué. Pour le payement des arriérés et primes allant du mois de juin 2022 à mai 2023, il dira que la direction de l’Institut n’attend qu’un autre décret présidentiel pour l’autoriser à faire la prise en charge de ces primes car l’autre décret a pris fin à partir de mai 2022. Malgré cette situation, les travailleurs, avaient poursuivi leur mouvement d’humeur. Après leur sit-in suivi de désobéissance civile et de grève, ils avaient même lancé un SOS, tout en dénonçant une complicité entre la direction générale de l’INSP et le cabinet de la ministre de la Santé. Ils ont qualifié de complicité, le fait que l’ancien Directeur général Pr Samba Sow dont ils réclamaient la démission a été appelé à d’autres fonctions à un niveau supérieur au niveau du cabinet de la ministre de la Santé et du Développement social. Après plusieurs mois de revendication à travers diverses actions, les syndicats des travailleurs ont fini par abandonner. Ils ont certainement compris qu’ils perdaient leur temps car leur direction restée légaliste, ne fera rien sans un nouveau décret présidentiel comme base juridique.
A. Sanogo