A l’instar des travailleurs du monde entier, ceux du Mali ont célébré le mercredi dernier, la journée internationale des travailleurs ou encore fête du travail. Cette fête intervient cette année dans un contexte très difficile pour les travailleurs au Mali.
En effet, le 1er mai, journée internationale des travailleurs ou encore journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs est une journée de lutte du mouvement ouvrier instaurée en 1889, comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail à une journée de huit heures. Cette revendication fut satisfaite entre les deux guerres dans la plupart des pays européens industrialisés.
La fête du 1er mai devint alors une journée de célébration des combats des travailleurs et des travailleuses. Elle est célébrée dans la plupart des pays du monde comme un jour férié. Et c’est l’occasion d’importantes manifestations du mouvement ouvrier.
Au Mali, la principale centrale syndicale, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a célébré cette journée à travers un défilé de l’ensemble de ses syndicats affiliés sur le Boulevard de l’Indépendance.
Cette année, le 1er mai a été célébré dans un contexte particulier au Mali. Malgré la situation difficile dans le pays, de nombreux militants de l’UNTM ont salué les avancées enregistrés dans leurs conditions de vie et de travail. Ils ont aussi salué l’apaisement du climat social depuis la signature du Pacte de stabilité sociale et de croissance. Certains ont salué l’amélioration des salaires, la régularisation des grilles et l’augmentation du Smig.
Toutefois, dans le secteur privé, nombreux sont les travailleurs des petites et moyennes entreprises qui dénoncent la dégradation de leur situation. Certains expliquent cela par la situation difficile que traverse le pays, le départ de certains partenaires et la crise énergétique.
Ce travailleur a expliqué qu’il travaillait depuis plus de 5 ans dans une ONG comme chauffeur. Malheureusement, elle a dû arrêter ses activités il y a quelques mois et il se retrouve au chômage et à faire des petits boulots pour ne pas rester à la maison. Cet autre travailleur dira qu’à cause de la situation difficile que traverse l’entreprise dans laquelle il travaillait depuis 7 ans, les responsables ont dû réduire le personnel le temps que la situation se normalise. Un autre explique qu’il avait quitté son emploi pour aller travailler à la Minusma. Après le départ de la force onusienne, il est aujourd’hui à la recherche d’un autre emploi. « Nos difficultés sont essentiellement dus à la crise énergétique que traverse le pays depuis un bon moment. Etant une entreprise de menuiserie métallique, je ne parviens plus à honorer tous mes engagements vis-à-vis des clients et des travailleurs », explique ce chef d’entreprise, qui dira que cette situation l’a poussé à réduire son personnel de cinq personnes le temps que les choses rentrent dans l’ordre car il ne parvenait plus à supporter toutes les charges. Et du coup, ce sont des chefs de familles qui se retrouvent sans emploi pour une durée qu’ils ne maitrisent pas.
Malgré les avancées enregistrées et l’apaisement du climat social, ils sont nombreux les travailleurs qui ont donc célébré la fête du travail dans un contexte très difficile cette année.
A. Sanogo