Alors que les populations s’attendaient à la fin des coupures pendant au moins le mois de ramadan qui débute dans quelques jours, en lieu et place, la direction générale de la société Energie du Mali (EDM-Sa) a annoncé hier jeudi, un plan de délestage au cours d’un point de presse.
Dans une présentation, le directeur général d’EDM-Sa Abdoulaye Djibril Diallo a d’abord fait l’état des lieux de la crise énergétique marqué par l’augmentation de la demande, le manque d’investissement, la croissance de la part du thermique dans le mix énergétique, le coût de production du thermique élevé par rapport à l’hydroélectrique et tributaire des cours mondiaux du combustible. Il a aussi évoqué la baisse de la production hydroélectrique à cause de la faible pluviométrie, l’augmentation du prix du carburant sur le marché mondial, la rupture de l’équilibré tarifaire, le fort endettement de la société et l’insécurité.
Parlant de la gestion des hydrocarbures, il dira que la couverture optimale de la pointe de 2024 dépendra essentiellement de l’approvisionnement du combustible. Il s’agit, selon le directeur général, de mettre à la disposition des centrales thermiques, 21 citernes de 45.000 litres en fuel HFO et 18 citernes de 45.000 litres en LFO par jour.
Concernant le mois de ramadan, le directeur général Abdoulaye Djibril Diallo a annoncé une diminution significative des temps de délestage, la communication d’un plan de délestage détaillé pour permettre aux usagers de mieux s’organiser, le suivi de l’approvisionnement et la constitution de stock. Selon lui, depuis janvier 2024, l’Etat a mobilisé 42 millions de litres dont 28 millions seront disponibles pour la couverture du mois de ramadan. Le directeur général a également parlé de la disponibilité du parc de production, des postes et lignes de transport et de la réduction du temps des coupures sur incident. Selon lui, il y aura une forte mobilisation des équipes de veille et de dépannage.
Comme perspectives à court et moyen termes, entre autres, le directeur général d’EDM-Sa a annoncé la poursuite des efforts engagés, la restructuration de la dette bancaire, l’amélioration de la gouvernance, la diminution des charges, la revalorisation et la mobilisation de l’expertise locale ainsi que la digitalisation des services. Mais aussi, le renforcement des capacités afin de compter sur nos propres forces et talents, la réalisation de projets structurants de production, de transport et de distribution, l’inversion de l’évolution du mix par la mobilisation des énergies renouvelables (solaire, hydroélectricité, éolienne), la révision de la politique tarifaire afin de rétablir l’équilibre financier du secteur et permettre son expansion.
A. Sanogo