Depuis quelques temps, des personnes tapies dans l’ombre se sont données comme mission de ternir l’image de l’ancien ministre de la Santé et de l’Hygiène publique Pr Samba Sow. Tantôt, elles s’attaquent à son diplôme en médecine, tantôt, allèguent des divergences dans les rapports sur sa date de naissance, des incohérences dans ses documents officiels. Dans le but de salir davantage son image aux yeux de l’opinion et de ses partenaires, ces individus prétendent aussi des irrégularités lors de son admission à la fonction publique. Ils mettent également en doute son diplôme à la London School et son titre de Professeur à titre étranger.
Ces allégations commanditées sont du déjà-vu. Elles ont commencé depuis l’époque où Pr Samba Sow avait été nommé coordinateur du Centre opérationnel d’urgence de lutte contre Ebola puis conseiller spécial du président Ibrahim Boubacar Keïta dans le cadre de la lutte contre cette maladie. Les mêmes allégations se sont poursuivies lorsqu’il y a eu des licenciements au Centre pour le développement des vaccins du Mali (CVD-Mali) pour raison économique. Avant que les commanditaires ne remettent ça depuis le début du bras de fer entre la direction générale de l’Institut national de santé publique (INSP) et les syndicats à cause de la prime spéciale Covid-19.
Allégations mensongères
Après des investigations qui nous ont permis de voir les diplômes de Pr Sow, il s’avère qu’il est un produit de l’Ecole nationale de médecine et de pharmacie du Mali. Il a soutenu sa thèse sur l’efficacité et la tolérance du vaccin combiné contre la fièvre jaune et la rougeole au Mali. Le président de son jury de thèse, Pr Marouf Keïta est encore vivant pour pouvoir témoigner. Son directeur de thèse, Dr Georges Soula gardera longtemps en mémoire les valeurs intrinsèques de son impétrant qui a impressionné le jury, composé à l’occasion de Pr Eric Pichard et de Dr Ogobara Doumbo. Le Pr Sow est officiellement entré dans l’exercice de sa profession par une thèse validée avec la mention très honorable avec félicitations du jury. Nombreux de ses camarades qui enseignent à la faculté de médecine ou exercent dans les structures de santé à travers le pays le citent en exemple. Il a aujourd’hui à son actif, plus de 128 articles publiés dans les revues scientifiques spécialisées à travers le monde.
Après l’école de médecine, Samba Sow a poursuivi ses études à la London School of Hygiene and Tropical Medecine où il a décroché un Master en novembre 1999. Enseignant à l’université du Maryland aux Etats-Unis, il sera nommé Professeur agrégé adjoint de médecine le 15 septembre 2005.
Intégration à la fonction publique
Alors qu’il travaillait comme contractuel à l’Institut Marchoux, le président Amadou Toumani Touré a décidé de son intégration dans la fonction publique. En effet, au cours de l’année 2008, l’Institut traversait des difficultés et les partenaires voulaient aussi le céder au Mali. Ceux-ci voulaient se retirer et le Mali allait perdre d’importantes ressources financières. Après négociations, ils ont demandé la nomination d’un nouveau directeur. Leur choix a porté sur Samba Sow. N’étant pas fonctionnaire, le président Touré a instruit le ministre en charge de la Fonction publique d’alors de l’intégrer à la fonction publique sur titre afin qu’il puisse occuper ce poste. C’est ainsi que Pr Samba Sow et 76 autres personnes ont été intégrés à la fonction publique à travers le même Arrêté d’intégration en date du 15 octobre 2008. Il a été intégré sur titre dans la spécialité léprologie-épidémiologie-maladies infectieuses. Les 76 autres fonctionnaires ont été intégrés dans diverses spécialités notamment la chirurgie générale, la gynéco-obstétrique, la pédiatrie, la cardiologie, l’anesthésie, l’épidémiologie clinique et bioéthique, la pharmacie-biologie, la médecine générale, les infirmiers d’Etat, les ingénieurs sanitaires. Parmi eux, il y avait aussi des techniciens des Arts et de la Culture, des ingénieurs informaticiens, des planificateurs, des archivistes, etc.
Alors que la maladie à virus Ebola faisait ravage en Guinée voisine, Pr Samba Sow a été nommé conseiller spécial du président Ibrahim Boubacar Keïta dans le cadre de la lutte contre cette maladie le 26 novembre 2014. Il sera ensuite nommé directeur général du Centre national d’appui à la lutte contre la maladie (CNAM) cumulativement à ses fonctions de coordinateur du Centre opérationnel d’urgence de lutte contre Ebola. Après avoir géré cette riposte avec brio, il sera nommé ministre de la Santé et de l’Hygiène publique le 11 avril 2017, puis reconduit à son poste le 30 décembre 2017 et le 9 septembre 2018. Lors de son passage à la tête de ce département ministériel stratégique, il a initié une vaste réforme du système de santé qui est en train de porter ses fruits aujourd’hui. Samba Sow sera nommé par la suite directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP) et coordinateur national des urgences.
En 2020, il a été nommé envoyé spécial du directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la Covid-19 en Afrique de l’Ouest. Et en octobre 2021, il est élu comme l’un des 10 candidats internationaux sur 100 au total à la prestigieuse Académie de médecine des Etats-Unis, sanctifiant ainsi l’ensemble de sa carrière professionnelle. Cette élection constitue l’un des plus grands honneurs dans les domaines de la santé et de la médecine dans le monde.
Au regard de tout cela, prétendre qu’il y a de l’opacité dans son parcours professionnel, des irrégularités dans son admission à la fonction publique, de l’énigme dans son diplôme de la London School ou sur son titre de Professeur, relève d’une démarche subjective envers une sommité qui a consacré toute sa vie à la santé des autres. Ces allégations faites dans le dessein de ternir l’image du Pr Sow n’ont en rien entamé la confiance des autorités et des partenaires à son endroit.
G. Diarra