Lorsqu’il était ministre de la Santé et de l’Hygiène publique entre avril 2017 et mai 2019, Pr Samba Sow a initié une série de réformes du secteur de la santé au Mali. L’une des mesures qui a le plus retenu l’attention de l’opinion est la fourniture des soins prénatals et maternels gratuits ainsi qu’aux enfants de moins de cinq ans.
Le système de santé au Mali est confronté à de sérieux problèmes depuis des décennies. Ces problèmes sont liés essentiellement à la croissance démographique, à l’insuffisance de ressources financières dédiées au secteur et de personnel qualifié.
Nommé ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le Professeur Samba Sow avait pris la courageuse décision de s’attaquer à ces problèmes à travers une réforme en profondeur du système de santé au Mali. Cette vaste réforme commence par les centres de santé communautaires pour atteindre les hôpitaux. Elle prévoit aussi la création de nouvelles infrastructures à tous les niveaux (Cscom, CS-Réf, hôpitaux), l’érection de certains Cscom en CS-Réf, de certains CS-Réf en hôpitaux et de certains hôpitaux de 2ème génération en hôpitaux de 3ème génération, l’élaboration d’une carte sanitaire du Mali, l’élévation du plateau technique pour l’amélioration des conditions de travail du personnel de santé et l’équipement des structures sanitaires. Cette réforme concerne aussi les soins de santé primaires notamment la santé maternelle et infantile. Elle vise également l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.
Soutien des partenaires techniques et financiers
Cette initiative du Pr Samba Sow s’était concrétisée par l’élaboration du document-cadre de la réforme du secteur national de la santé validée ensuite lors d’un atelier national de haut niveau qui a enregistré plus de 400 participants venus de tous les coins du Mali, du 25 au 28 février 2019 au Centre international de conférences de Bamako.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cet atelier national, le président de la République d’alors, feu Ibrahim Boubacar Kéita, avait annoncé la gratuité de la prise en charge de la santé préventive et curative des enfants de moins de 5 ans et des personnes de plus de 70 ans, de la prise en charge de la santé des femmes enceintes, de la planification familiale, de la prise en charge des premiers soins d’urgence, de la dialyse. Il avait également annoncé l’augmentation du budget alloué à la santé et la prise en charge des agents de santé communautaire. Après quatre jours de travaux, l’atelier avait fait des pertinentes recommandations dont la mise en œuvre est en cours pour l’amélioration du système de santé national. Cette réforme a tout de suite bénéficié du soutien des partenaires en son temps. Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Mali Lucien Manga, avait salué cette volonté du Pr Samba Sow de mettre à jour le système national de santé. Il avait ajouté que cette réforme constitue une avancée notable pour la santé du Mali.
Josiane Yaguibou, représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et chef de file des partenaires techniques et financiers avait abondé dans le même sens. Avant de rassurer Pr Sow de leur accompagnement et de leur adhésion à cette initiative de moderniser le système de santé du Mali par la construction et l’équipement des infrastructures, le renforcement des ressources humaines. Au-delà des frontières du Mali, cette réforme avait été saluée par les partenaires techniques et financiers à tel point que la presse internationale ne tarissait d’éloges sur cette prouesse de Pr Samba Sow.
Le journal britannique, The Guardian, écrivait en titre d’un de ses articles datant du 7 mars 2019. « Moment incroyable : le Mali, un pays pauvre, accorde des soins gratuits aux enfants de moins de cinq ans ». Toujours dans le même article, on pouvait lire que les réformes en profondeur de la santé, qui incluent également la gratuité des soins pour les femmes enceintes sont un tournant national. Un autre journal britannique « Le Financial Times » et la chaîne de télévision qatarie « Aljazeera » avaient également parlé de l’importance de cette réforme dans l’amélioration de la santé des Maliens. Aussi le fonds Gavi (Global Alliance for Vaccines and Immunization) avait apporté son soutien inconditionnel à cette réforme du système national de santé initiée Pr Samba Sow.
Nul n’est prophète en son pays dit-on. Médecin et épidémiologiste de renommée internationale, Samba Sow a passé toute sa carrière à travailler pour améliorer la vie et la santé des Maliens. Dans ce travail, il continue de porter haut le drapeau du Mali. Il a reçu de nombreux honneurs à travers le monde dont la Légion d’honneur française, le prix Paul Laviron en médecine tropicale de l’Université de Marseille en France. Pr Sow a été élu en 2021, membre de la prestigieuse Académie nationale de médecine des Etats-Unis sanctifiant ainsi l’ensemble de sa carrière professionnelle. Cette élection constitue l’un des plus grands honneurs dans les domaines de la santé et de la médecine dans le monde.
Le Professeur Sow doit son élection à ses études de terrain révolutionnaires sur les vaccins qui ont ouvert la voie à la mise en œuvre de vaccins vitaux dans le cadre du Programme élargi de vaccination au Mali, à ses études pionnières sur la charge de morbidité et l’étiologie des maladies diarrhéiques et de la pneumonie, principales causes de mortalité pédiatrique en Afrique. Son élection est due également à son leadership dans la lutte contre les infections émergentes tels que l’Ebola et la Covid-19 au Mali et en Afrique de l’Ouest.
G. Diarra