Adama Ben Diarra dit Ben le cerveau, membre du Conseil national de Transition (CNT) et leader du mouvement souverainiste ‘’Yèrèwolo debout sur les remparts’’ a été condamné hier à 2 ans de prison dont 1 an avec sursis. Il était poursuivi pour atteinte au crédit de l’État. Jugé le vendredi 8 septembre dernier, il a été fixé sur son sort hier jeudi.
Selon son mouvement, Ben le cerveau avait été interpellé le lundi 4 septembre par la Brigade d’investigation judiciaire (Bij) à sa sortie du cimetière d’Hamdallaye pour le 7ème anniversaire du décès d’Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni. Au lendemain de son interpellation, il avait été présenté au procureur du pôle national spécialisé de lutte contre la cybercriminalité qui l’a placé sous mandat de dépôt. Interrogé par nos confrères de l’Essor, le procureur a indiqué que Ben le cerveau a tenu des propos dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, qui discréditent l’État. Il aurait dit aussi que les services de renseignement de l’Etat travaillent avec des rumeurs. D’après le procureur, ces propos ne garantissent pas la confiance des citoyens aux autorités. D’où la comparution de l’intéressé le mardi 5 septembre devant un juge pour flagrant délit, qui contourne l’immunité parlementaire.
Tout comme Ben le cerveau, un autre membre du CNT avait connu le même sort en 2021 en l’occurrence Issa Kaou N’Djim alors 4ème vice-président de l’organe législatif. Mais pour l’affaire Issa Kaou N’Djim, après son interpellation et son placement sous mandat de dépôt, le CNT avait mis en place une commission ad hoc sur la base de l’article 45 de son règlement intérieur. Selon cet article, « il est constitué, pour l’examen de chaque demande de levée d’immunité parlementaire d’un membre du Conseil national de Transition, de chaque demande de suspension de poursuites déjà engagées ou de chaque demande de suspension de détention d’un membre du Conseil national de Transition, une commission ad hoc dont la taille et la composition sont fixées par la plénière. La commission doit entendre le membre du Conseil national de Transition intéressé, lequel peut se faire assister par un de ses collègues. Dans les débats ouverts par le Conseil national de Transition en séance publique sur les questions d’immunité parlementaire, peuvent seuls prendre la parole, le rapporteur de la commission, le gouvernement, le membre du Conseil national de Transition intéressé ou un membre du Conseil national de Transition le représentant, un orateur pour et un orateur contre. A la fin des débats, il est procédé au vote d’une résolution sur la base du rapport présenté par la commission ad hoc. La résolution est communiquée au gouvernement par le président du Conseil national de Transition. »
Dans l’affaire Issa Kaou N’Djim, sur la base de cet article du règlement intérieur, cette commission avait été mise en place. Et la résolution adoptée demandait la suspension de sa détention. Ce qui fut fait car Issa Kaou N’Djim incarcéré le 28 octobre 2021, avait bénéficié de la liberté provisoire le mardi 9 novembre 2021. Cependant, le même jour, le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a abrogé son décret de nomination comme membre du CNT. Ensuite, il a été condamné, le vendredi 03 décembre 2021, par le tribunal de la commune IV à 6 mois de prison avec sursis et au payement d’une amende de 500.000 FCFA. Pour le cas de Ben le cerveau, du côté du CNT, c’est silence radio jusqu’au moment où nous mettions sous presse. Connaitra-t-il le même sort qu’Issa Kaou N’Djim ? Les heures et jours à venir nous édifieront.
F. Sissoko