Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a pris part à la 8ème édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Cette rencontre s’est tenue du lundi 24 au mardi 25 octobre. L’ouverture des travaux était présidée par le président Macky Sall. L’édition 2022 avait pour thème : « l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté ».
Le ministre Abdoulaye Diop y a représenté le Mali. Au cours de la rencontre, il a réagi à une intervention de la secrétaire d’Etat française Chrysoula Zacharopoulou, qui a accusé les autorités maliennes de privilégier leur propre survie politique au détriment de la lutte contre le terrorisme. Pour le chef de la diplomatie malienne, un régime qui a une assise populaire comme celui de la Transition au Mali n’a pas à s’inquiéter pour sa survie. Il dira que c’est plutôt le Mali qui se bat pour sa survie en tant que Etat.
Abdoulaye Diop a rappelé que la survie de l’Etat malien a été menacée parce que la France, à la tête d’une coalition internationale, est intervenue en Libye pour une opération dont on ne connait jusqu’à aujourd’hui, l’objectif recherché. « Qu’est ce qui a été fait pour gérer le service après-vente », s’est interrogé le ministre Abdoulaye Diop. Pour lui, les africains s’étaient levés à l’époque pour s’opposer à cette intervention. « Aujourd’hui, l’intervention en Libye est la cause de la déstabilisation de toute l’Afrique », a-t-il insisté. Il a également répondu à la secrétaire d’Etat française qui a déclaré au forum que la France se bat pour la souveraineté des pays africains. Et qu’elle n’entend pas se substituer aux Armées africaines. Abdoulaye Diop a soutenu que la France s’est substituée aux Armées africaines. Il a corroboré ses propos par le comportement de l’Armée française après son intervention en 2013 pour aider le Mali à recouvrer une partie de son territoire sous occupation. Le ministre Diop a rappelé qu’il y a trois grandes régions dans le nord du Mali. Et après avoir libéré les régions de Gao et de Tombouctou avec l’Armée malienne, la Force Barkhane a empêché les militaires maliens d’entrer dans la ville de Kidal.
Abdoulaye Diop s’est demandé de quelle souveraineté parle la secrétaire d’Etat française. Avant de toucher du doigt l’ingérence de la France dans les affaires intérieures du Mali. Pour lui, la France est venue au Mali et a choisi avec qui travailler. « En 10 ans, elle a travaillé dans le nord du Mali avec les groupes rebelles. Elle a choisi ses amis dans le pays et ce n’est pas normal….», a-t-il déploré. Pour le ministre Diop, « si on vient dans un pays, on aide dans le partenariat, dans la sincérité. On ne s’ingère pas dans les affaires des gens, on considère que le peuple malien est son ami et non une partie des Maliens ».
S. Sidibé