Depuis quelques temps, les populations maliennes souffrent le martyre à cause des coupures intempestives de l’électricité. La société Energie Du Mali (EDM-Sa) semble être dépassée par cette situation qui va de mal en pis. Malgré les promesses faites par les premiers responsables et leur ministre de tutelle, Lamine Seydou Traoré, les Maliens devront encore prendre leur mal en patience car l’EDM n’a, pour le moment, pas de solution.
Ces derniers temps, les coupures d’électricité pendant des heures sont récurrentes dans la capitale. Cette situation a poussé de nombreuses familles ayant un peu de moyens à se doter de groupes électrogènes ou à se tourner vers l’énergie solaire. La raison : la société EDM-Sa ne parvient pas à satisfaire ses clients qui sont obligés de supporter les nombreuses coupures tous les jours.
Malgré les nombreuses annonces faites par les responsables de la société et par le ministre Lamine Seydou Traoré, les Maliens peinent à voir le bout du tunnel. D’abord, il a été annoncé la réception de plusieurs groupes électrogènes à forte capacité pour amoindrir les souffrances des populations. L’installation de ces appareils a pris du retard « à cause de l’embargo contre le Mali », selon des responsables d’EDM-SA. Ensuite, un second lot de groupes électrogènes a été réceptionné. Et les populations attendent toujours. En vain. Car pendant ce temps et en plein hivernage, les Bamakois font face à des coupures inédites d’électricité. Certains quartiers sont presque privés d’électricité de nuit comme de jour.
Privés d’électricité
« Cela fait maintenant près d’une semaine que nous n’avons pas l’électricité plus de 3 heures de temps par jour », témoigne un habitant du Yirimadio. Ce boutiquier qui se trouve à Faladié renchérit en disant qu’à cause des nombreuses coupures, certains des produits dans son réfrigérateur se sont décomposés faute d’électricité. Et ce tailleur aussi d’ajouter que cela lui fait près de deux semaines qu’il n’arrive pas à travailler à cause des nombreuses coupures qui prennent souvent des heures. Face à cette situation, la société EDM-SA a, dans un communiqué datant du 24 septembre dernier, informé que suite à un incident survenu sur le réseau de transport (déclenchement de la ligne Ferekesse-Sikasso), la fourniture de l’électricité connait des perturbations dans certains quartiers de Bamako et certaines villes de l’intérieur. Avant d’ajouter que les équipes techniques de la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Electricité) sont mobilisées pour résoudre le problème. Et d’autres actions sont en cours par EDM-SA pour le rétablissement de l’électricité dans les meilleurs délais. Trois jours après, soit le 24 septembre, la société EDM-Sa a pondu un autre communiqué où elle indique que les efforts déployés par ses équipes techniques et leurs partenaires de la CIE n’ont pas permis de venir à bout de la panne à l’origine de l’incident survenu depuis quelques jours sur le réseau de transport Ferkesse-Sikasso. Et par conséquent, la fourniture d’électricité connait toujours des perturbations dans certains quartiers de Bamako et certaines villes de l’intérieur. C’est finalement le 2 octobre dernier que la société a annoncé la fin des travaux de dépannage sur son réseau interconnecté. Avant de souligner que cette panne avait occasionné un déficit dans la desserte de sa clientèle avec des perturbations dans la fourniture de l’électricité à Bamako et dans certaines villes de l’intérieur. Selon ladite société, le rétablissement de la ligne après plusieurs jours de travaux permet ainsi la reprise de la fourniture de l’électricité à Bamako et dans les villes de l’intérieur ayant souffert des coupures d’électricité. Hélas ! Malgré cette annonce, nombre de quartiers de Bamako continuent de passer des jours et des nuits entières dans le noir. Ce fut le cas ces derniers jours pour les populations des quartiers comme Yirimadio, Zerny, Banankabougou, Faladiè, ATTboubougou, etc.
Libéraliser le secteur
Cette situation pousse certains à élever la voix pour demander la libéralisation du secteur de l’électricité dans notre pays ou à laisser la possibilité à une seconde société à intervenir dans ce domaine. Pour cet enseignant, la seule solution à ce problème récurrent de délestages est la libéralisation de ce secteur. Pour lui, EDM-SA peut mieux faire en termes de fourniture d’électricité à cause des moyens mis à sa disposition par l’Etat. Ce commerçant dira que les clients doivent porter plainte contre EDM-SA car bien qu’ils aient des unités dans leurs compteurs prépayés, la société ne parvient pas à leur fournir l’électricité qu’ils ont payée en avance. « Il faut une seconde société comme ce fut le cas pour la téléphonie mobile », soutient ce retraité. Selon lui, n’eut-été l’arrivée d’Ikatel, rares sont les Maliens qui seraient aujourd’hui en possession d’un téléphone portable tellement que les puces étaient chères avec la Sotelma. D’après lui, il faut agir de la même manière dans le secteur de l’électricité. Malgré le communiqué de la société EDM-SA sur la fin des travaux de dépannage sur son réseau interconnecté, les coupures d’électricité se poursuivent et de plus belle dans la capitale. Notre retraité estime que le Malikoura prôné par les autorités de la Transition doit aussi prendre en charge la question de l’électricité. L’arrivée d’un nouveau Directeur Général à la tête d’EDM-SA en la personne de Koureissi Konaré était accueillie avec espoir par les clients. Avec ces délestages à outrance ces derniers temps, cet espoir est aujourd’hui en train de faire place au désespoir. Et cette situation n’augure rien de bon pour cette société qui peine à satisfaire ses clients dont le nombre augmente tous les jours avec des centaines de nouveaux branchements. Au lieu de chercher à inverser cette tendance, les autorités sont plutôt concentrées sur autre chose. Il y a quelques jours, le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga a posé la première pierre d’une unité de production de compteurs électriques et accessoires. Ces compteurs serviront à quoi s’il n’y a pas d’électricité ? C’est la question que se posent les clients.
La Nouvelle Voie du Mali