Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga a pris la parole ce samedi à New-York à la tribune de la 79ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies.
Il a d’abord rappelé que depuis le 07 juin 2021, après la prestation de serment du Colonel Assimi Goïta comme président de la Transition, s’est ouvert un vaste chantier d’équipement et de réorganisation des Forces de défense et de sécurité, associé à un projet de refondation du Mali. A cet effet, il a évoqué la tenue des Assises nationales de la Refondation dont la mise en œuvre des recommandations a permis d’engranger des résultats tangibles, notamment la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections, l’adoption d’une nouvelle Constitution, le parachèvement de la réorganisation territoriale et administrative, le renforcement de la lutte contre la corruption et de la transparence de l’action publique, la relecture du Code minier, la tenue du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, etc.
Sur le plan sécuritaire, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que depuis le lancement des actions offensives par les Forces de défense et de sécurité maliennes de manière autonome, de nombreux succès ont été remportés sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. Selon le Colonel Abdoulaye Maïga, toutes les régions ont été reprises des mains des groupes terroristes, notamment celle de Kidal le 14 novembre 2023.
« Aujourd’hui, les groupes terroristes ont été sérieusement affaiblis et les Forces de défense et de sécurité sont déployées sur l’ensemble du territoire national », a-t-il fait remarquer, tout en signalant que leurs actions offensives se poursuivent pour démanteler les réseaux terroristes résiduels. Pour lui, le gouvernement reste conscient que la réponse uniquement militaire a ses limites. C’est la raison pour laquelle, en appui à l’action militaire, le gouvernement s’est doté d’une stratégie globale et intégrée, ayant pour objectif la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. « Elle comprend des mesures politiques, administratives, de développement économique et social, y compris le dialogue avec les groupes armés et la fourniture des services sociaux de base à nos populations », a indiqué le porte-parole du gouvernement. En dépit de ces résultats forts appréciables, il dira que ces groupes criminels gardent encore une certaine capacité de nuisance avec le soutien de sponsors étatiques étrangers. A ce sujet, le Colonel Abdoulaye Maïga a dénoncé le soutien ouvert des autorités ukrainiennes à l’attaque terroriste ayant visé une patrouille des Forces de défense et de sécurité du 24 au 26 juillet dernier à Tinzawatène.
Situation complexe au Sahel
Il soutient qu’au regard de la complexité de la situation au Sahel et motivés par leur seul désir de prendre le destin de leurs pays en main, les présidents de Transition du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont dans un premier temps institué l’Alliance des États du Sahel (AES) en signant la Charte du Liptako-Gourma le 16 septembre 2023. Et le 06 juillet dernier, ils ont décidé de transformer ce mécanisme en une Confédération centrée sur trois axes : la diplomatie, la défense et le développement, avant de parvenir à terme à une Fédération.
Pour le ministre Maïga, en si peu de temps, des résultats édifiants ont pu être obtenus dans la lutte contre le terrorisme grâce à la mutualisation des moyens de défense, des opérations militaires conjointement menées et un engagement sans faille à éradiquer le terrorisme. C’est la raison pour laquelle, a-t-il rappelé, que les trois États ont adressé, le 19 août, une lettre conjointe au Conseil de sécurité des Nations unies pour dénoncer le soutien des autorités ukrainiennes au terrorisme international. Mais aussi pour condamner l’agression contre le Mali, tout en demandant au Conseil de sécurité de prendre des mesures appropriées contre les autorités ukrainiennes. Ce nouvel envoi de lettre intervient pendant que le Mali attend encore la suite réservée à une précédente saisine du Conseil de sécurité en date du 15 août 2022, afin d’exposer les actes d’agression français à son encontre ainsi que leur implication dans la promotion de trois formes de terrorisme au Sahel que sont le terrorisme armé, économique et médiatique.
En outre, le porte-parole du gouvernement a attiré l’attention du président algérien sur les propos incongrus de deux de ses collaborateurs allant à contresens de son souhait de promouvoir des relations harmonieuses avec ses voisins dont le Mali. Il s’agit de la déclaration du ministre algérien des Affaires étrangères le 31 juillet et celle de son représentant permanent auprès des Nations unies le 26 août dernier. Abdoulaye Maïga dénonce dans ces propres, des accusations graves et infondées. « Le Mali exige de ces deux énergumènes diplomatiques qu’ils cessent d’entrer dans l’histoire à reculons. Manifestement, ils ignorent tout à la fois, de l’histoire entre les peuples frères du Mali et de l’Algérie et la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne, et certainement de la géographie, car ils considèrent, à tort, le Mali comme une wilaya, c’est à dire une province algérienne », a laissé entendre le Colonel Abdoulaye Maïga.
Sur la situation régionale et internationale, le porte-parole du gouvernement a déclaré le Mali reste très attentif aux développements en cours en Afrique et dans le reste du monde.
S. Sidibé