Sanctions contre les autorités de la Transition: L’Union Européenne soutient la Cedeao

Lors du dernier sommet extraordinaire de la Cedeao tenu à Accra au Ghana, les chefs d’État ont passé en revue les derniers développements de la situation politique au Mali. Ils ont déploré l’absence de progrès dans la préparation des élections y compris d’un calendrier détaillé des activités pour la conduite des élections aux dates convenues. Avant d’insister  sur la nécessité de respecter le calendrier de transition en ce qui concerne les élections prévues le 27 février 2022. Conformément à leur décision prise lors du sommet du 16 septembre dernier, les chefs d’Etat de la Cedeao ont  décidé d’imposer des sanctions avec effet immédiat à l’encontre des individus et groupes identifiés, y compris l’ensemble des autorités de transition et les autres institutions de la transition. Ces sanctions seront également imposées aux membres de leurs familles. Elles comprennent une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs financiers.

En marge de sa visite de travail et d’amitié à Moscou, du 10 au 12 novembre, le ministre Abdoulaye Diop avait rencontré les ambassadeurs africains accrédités auprès de la Fédération de Russie. Au cours de la rencontre,  le ministre Diop leur a exposé la situation actuelle du pays notamment les multiples défis sécuritaires et sociopolitiques. Il a indiqué que le Mali a plus besoin d’accompagnement que de sanctions et de pressions.

Les diplomates africains ont apprécié la démarche du ministre Diop avant d’exprimer leur solidarité au peuple malien. Et  de s’engager à soutenir les autorités de la transition afin de relever les défis de l’heure. Ils ont également salué le courage, la détermination et les efforts des autorités de la transition dans la recherche de solutions maliennes aux problèmes du Mali, conformément à la volonté du peuple malien.

Après le sommet extraordinaire de la Cedeao, les ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne se sont réunis à Bruxelles le 15 novembre dernier. Selon Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, la réunion des ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne a abordé en particulier la question du Mali. Selon lui, il  s’agit de  la mise en œuvre de sanctions à l’égard des autorités maliennes qui ne mettraient pas en œuvre le processus de transition démocratique. Pour Jean-Yves Le Drian, les ministres des Affaires Etrangères de l’UE répondent en cela à la demande de la Cedeao qui les avait sollicités en soutien des sanctions qu’eux-mêmes ont prises à l’égard de certaines autorités du Mali  qui ne mettent pas en œuvre les décisions de la transition démocratique. « Nous avons été solidaires et déterminés dans cette direction. C’est un point important  que la France avait sollicité et qui a été largement partagé », a indiqué le chef de la diplomatie française. Par ailleurs, M. Le Drian dira qu’il y a eu aussi affirmation et volonté commune de décider du cadre juridique des sanctions qui seront mises en œuvre contre la société Wagner. Pour lui, cette société russe utilisant d’anciens militaires russes basés en Russie et  intervenant sur certains théâtres extérieurs de manière anonyme mène des actions de déstabilisation par  procuration pour  le compte d’autres.

Alors que l’Union Européenne est dans la logique de prendre des sanctions contre les autorités du Mali en soutien à la Cedeao, son ambassadeur dans notre pays Bart Ouvry a été reçu en audience ce mardi par le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop.

Au cours de leur entretien qui s’inscrit dans le cadre du dialogue politique entre le Mali et l’UE, les échanges ont essentiellement porté sur la situation sécuritaire dans le pays, le processus de transition en cours et les défis communs à relever.

Le chef de la diplomatie malienne a, une fois de plus, sollicité la bonne compréhension de la communauté internationale pour accompagner davantage le Mali pour la réussite de la transition.

La Nouvelle Voie du Mali