Le gouvernement de la Transition a réagi au document publié le 1er novembre dernier par Human Rights Watch où il accuse les groupes islamistes et l’Armée malienne de prendre les civils pour cible.
En observation préliminaire, les autorités maliennes ont rappelé que l’Etat du Mali est profondément attaché au respect des droits humains consacrés dans toutes ses Constitutions, de l’indépendance à nos jours. Aussi, le gouvernement a souligné que le Mali a souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples du 27 juin 1981. En plus, les valeurs de respect, de promotion et de protection des droits humains sont inscrites dans l’identité du Mali qui, depuis l’empire du Mali, a adopté la Charte du Kurukan fuga.
Après l’examen du rapport, le gouvernement a dénoncé avec force l’approche biaisée et sensationnaliste du communiqué de Human Rights Watch qui, dès le titre de sa publication, met l’Armée malienne au même rang que les groupes islamistes armés. Pour les autorités maliennes, cette démarche de l’organisation pose des doutes sérieux non seulement sur l’objectivité de son analyse mais également sur la crédibilité de tous les faits allégués car ceux-ci ne tendraient qu’à étayer une ligne éditoriale clairement affichée d’emblée.
Le gouvernement regrette avec la même vigueur que l’ONG ait pris le parti assumé de faire croire que l’Armée malienne prenne les civils pour cible. D’après les autorités maliennes, ce narratif qui reprend des éléments de langage de certains acteurs internationaux dont l’hostilité vis-à-vis du Mali n’est pas un secret, cache mal la démarche entièrement à charge suivie par l’Organisation. Le gouvernement souligne que toutes les allégations de violations graves des droits humains portées à la connaissance des autorités judiciaires de l’ordre civil ou militaire conduisent à des enquêtes en vue d’en rechercher leurs auteurs et de les poursuivre. Par ailleurs, le gouvernement regrette la méthode de collecte d’information utilisée par l’ONG notamment les témoignages recueillis en utilisant des appels téléphoniques auprès « de personnes au courant des incidents » sans autre précaution minimum de recoupement d’informations. En outre, les autorités de la transition soutiennent que le fait de se fonder sur les commentaires faits par des medias instrumentalisés sans vérification sur site, enlève toute crédibilité aux conclusions du rapport.
Le gouvernement a tenu à préciser que les opérations menées par les Forces armées maliennes (FAMa) dans la région de Nara ont toutes ciblé les groupes armés terroristes et n’ont eu aucun incident sur les populations civiles. S’agissant des mesures prises pour accorder des réparations aux victimes de violations des droits humains ou à leurs familles, le gouvernement rappelle la mise en place de l’Autorité de gestion des réparations pour les victimes devant succéder à la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) ainsi que l’organe chargé de la conservation des mémoires des crises. Le gouvernement trouve regrettable une fois de plus, que des éléments de langage distillés par les Etats hostiles au Mali soient repris et présentés comme des faits réels par une organisation dont la crédibilité repose en grande partie sur la neutralité et l’indépendance politique et technique vis-à-vis des Etats. Il rappelle que la diversification des partenariats du Mali s’entend en termes de partenariat d’Etat à Etat.
De l’analyse du rapport, le gouvernement déplore le caractère tendancieux des allégations infondées, des affirmations gratuites, des témoignages recueillis à distance et orientés, des conclusions erronées tendant à incriminer les autorités maliennes et les FAMa. Selon les autorités maliennes, les violations graves citées dans ce rapport sont l’œuvre des groupes terroristes. Elles précisent que l’Armée est dans sa mission régalienne de protection du territoire, des populations et des biens. Dans ce cadre, elle opère en toute autonomie et ne fait appel à aucun supplétif étranger. Sur ce plan, le gouvernement a fait remarquer que les FAMa sont une armée républicaine formée au respect des dispositions pertinentes des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Et c’est aussi une armée nationale dans laquelle, toutes les communautés sont représentées à tous les niveaux y compris au plus haut niveau du commandement.
A. Diarra