Une autre raison de la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) que le ministre Abdoulaye Diop a évoquée devant le CNT est la menace d’agression imminente contre le Niger qui n’a pas encore été écartée. Toutefois, Abdoulaye Diop a indiqué que les actions qu’ils ont posées ont rendu plus difficile et plus complexe cette intervention. « En nous mettant ensemble et en créant ce mécanisme de défense collective, ce n’est pas parce que les présidents Assimi Goïta, Abdourahamane Tchiani ou Ibrahim Traoré sont des va-t-en-guerre », a expliqué le ministre Diop qui dira que bien au contraire, ces mécanismes sont mêmes préventifs des conflits. Il a salué l’engagement personnel et le leadership du président Assimi Goïta d’arriver à cette Alliance avec ses homologues du Burkina et du Niger. « C’est la première fois dans l’histoire de l’Afrique qu’on arrive à un mécanisme de défense collective de cette façon où, si tu attaques un pays, tous les autres se sentent concernés », a déclaré le chef de la diplomatie malienne. Pour lui, ce qui est aussi important dans cette Alliance est que quand un pays est agressé, les autres ont l’obligation de répondre. Egalement, ils vont travailler pour faire face aux différentes rebellions qui déstabilisent ces pays. Pour le ministre Diop, naturellement, ils vont privilégier les voies politiques et diplomatiques de résolution et si nécessaire, utiliser les armes. L’autre élément que le chef de la diplomatie malienne a cité est la lutte contre le terrorisme. Il reconnait qu’il existe beaucoup d’organisations. Toutefois, il dira qu’ils veulent que cette Alliance soit différente des autres. « D’abord, nous voulons une organisation qui soit créée mais pas téléguidée par Paris, Bruxelles ou Washington. Nous voulons que ce soit une organisation autonome et non téléguidée pour des objectifs géopolitiques ou géostratégiques d’autres personnes », a insisté Abdoulaye Diop. « Le deuxième élément est que l’AES renforce le concept de solidarité parce que nous ne sommes plus convaincus que les organisations régionales auxquelles nous appartenons travaillent dans le sens de la solidarité », a expliqué le ministre Diop qui dénonce les sanctions inhumaines, injustes et illégales imposées au Niger et qui l’ont été au Mali auparavant.
« Ces sanctions touchent même les médicaments et les denrées de première nécessité qui sont nécessaires aux populations », a déploré Abdoulaye Diop qui se demande, dans le cadre de la solidarité, ce que ces organisations ont fait pour aider le Mali et le Burkina qui font face à l’insécurité depuis 10 ans. Par ailleurs, le chef de la diplomatie malienne a indiqué que le Burkina, le Mali et le Niger, sur les plans politique, géopolitique et de certains choix, regardent dans la même direction. Avant de préciser que ces trois pays représentent 40% de l’espace de la Cedeao.
Abdoul Sanogo