Institut national des Arts : Les anciens locaux restent la propriété de l’Etat

Le mercredi 20 septembre dernier, le conseil des ministres a pris acte d’une communication du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme relative aux propositions d’actions pour la conservation et la gestion des bâtiments des anciens locaux de l’Institut national des Arts (INA).

Selon cette communication du ministre Andogoly Guindo, l’INA est un établissement d’enseignement professionnel en arts, métiers et animation socioculturelle créé en 1933 sous le nom de Maison des artisans soudanais qui devient plus tard, l’Ecole artisanale de Bamako, puis l’Institut national des Arts en 1963. De sa création à nos jours, l’Institut a formé plusieurs hommes de culture, de célèbres artistes et hommes de médias.

De style néo-soudanais, les bâtiments de l’INA comprennent des ateliers, des salles de classes, des bureaux, une galerie d’exposition et une salle de spectacles. Les difficultés d’accès, la vétusté des locaux et les inconforts liés aux pollutions et nuisance sonores ont rendu nécessaire la délocalisation de l’établissement. C’est dans ce cadre que des nouveaux locaux ont été construits pour accueillir l’Institut dès la rentrée prochaine des classes.

Conformément à la vision du président de la Transition de lutter contre le bradage des bâtiments publics, l’INA, qui est à la fois un patrimoine ayant une valeur historique et architecturale exceptionnelle, a été récupéré. Les anciens, tout comme les nouveaux bâtiments, restent ainsi des propriétés de l’Etat. Il s’agit par cette décision, non seulement de sauvegarder et de mettre en valeur un bien inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel national, mais aussi d’améliorer les conditions d’étude et de travail des élèves et de l’encadrement.

D’après le ministre Guindo, des actions sont envisagées pour la conservation et la gestion de l’ex siège de l’Institut. Il s’agit de préserver l’intégrité physique des bâtiments en tant qu’éléments du patrimoine culturel, de réhabiliter et maintenir l’infrastructure dans un état fonctionnel, de conférer à l’infrastructure une nouvelle vocation afin qu’elle continue à jouer son rôle de creuset de la créativité artistique, du savoir et du savoir-faire malien et en faire un des principaux centres d’attraction de la ville de Bamako.

En novembre 2021, le ministre Andogoly Guindo avait été interpellé au Conseil national de Transition (CNT) sur les contours de la délocalisation de l’INA. À ce propos, le ministre Guindo avait expliqué que la délocalisation de l’Institut trouve sa justification par des difficultés d’accès, la vétusté des locaux et l’inconfort lié aux pollutions et nuisances sonores. Ainsi, dans sa quête de site pour accueillir la nouvelle école, son département a sollicité et obtenu du ministère en charge des Domaines, la mise à disposition d’une parcelle de 3 hectares dans la zone aéroportuaire. Ensuite, une convention de réalisation de l’infrastructure a été signée entre le ministère de la Culture de l’époque et une société de la place pour la réalisation des travaux. Selon Andogoly Guindo, ladite convention stipule qu’après la réalisation de l’infrastructure, le titre foncier de l’INA pourrait être cédé à cette société en contrepartie des réalisations faites. D’après lui, le coût de cette nouvelle infrastructure est estimé à 2,52 milliards de F cfa. Toutefois, le gouvernement a décidé  que les anciens, tout comme les nouveaux bâtiments, restent des propriétés de l’Etat.

F. Sissoko