Démission du président IBK : Deux ans déjà

Il y a deux ans, jour pour jour, le 18 août 2020, l’ex président feu Ibrahim Boubacar Keïta était renversé après plusieurs mois de manifestations populaires appelant à sa démission.

En 2020, pendant plusieurs mois, les écoles étaient restées fermées à cause de la grève des enseignants. La crise de la Covid-19 avait  aussi poussé le gouvernement à prendre certaines mesures dont le couvre-feu, contesté par une partie de la population. Entre-temps, des voix se sont élevées pour dénoncer la mauvaise gouvernance, l’insécurité grandissante, le détournement des fonds destinés à la Loi d’orientation et programmation militaire, l’achat des équipements militaires, etc. Dans ce contexte, l’ancien président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko est convoqué au tribunal de la commune IV pour  affaire le concernant, provoquant la colère de ses partisans contre le régime d’IBK. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la proclamation des résultats définitifs des élections législatives par la Cour constitutionnelle. Des résultats contestés dans plusieurs circonscriptions électorales.

Ce qui a été suivi  par l’appel du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), de  Espoir Mali Koura (EMK) et de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) pour un rassemblement  le 5 juin 2020 à la Place de l’Indépendance. La manifestation annoncée comme pacifique s’est achevée par des affrontements avec les forces de l’ordre au niveau de Djicoroni-Para. Les manifestants exigeaient la démission du chef de l’Etat  le même jour avant18 heures. Sous pression, le 11 juin 2020, le gouvernement a démissionné et le président IBK  a renouvelé sa confiance en Dr Boubou Cissé comme Premier ministre, qui a mis en place une équipe restreinte de six ministres.  Quelques jours après, pour tenter de calmer la tension, le président a annoncé l’application immédiate de l’article 39.  Face à la persistance de la crise, la Cedeao a proposé sa médiation. Mais cela n’a rien donné. La situation va dégénérer le 10 juillet 2020 lorsque le M5-RFP va entrer en désobéissance. L’Assemblée nationale, le Haut conseil des collectivités, l’ORTM ont été saccagés et  vandalisés. Des échauffourées ont aussi éclaté entre manifestants et forces de l’ordre les 10, 11 et 12 juillet 2020 entrainant des morts du côté manifestants et plusieurs blessés du côté des forces de l’ordre.

Ni la médiation de la Cedeao, ni les concessions faites par le pouvoir ou encore les bons offices des forces vives et des religieux n’ont réussi à calmer le M5-RFP qui a continué ses manifestations. C’est dans cette atmosphère qu’est née le 18 août 2020, une insurrection de l’Armée qui a abouti à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et la prise du pouvoir par cinq colonels qui ont constitué le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). De cette date à ce jour, la Transition  a d’abord été dirigée par le président Bah N’Daw avec  le colonel Assimi Goïta comme vice-président et Moctar Ouane comme Premier ministre. Avec la rectification de la trajectoire de la Transition intervenue le 24 mai 2021, le colonel Assimi Goïta est devenu le chef de l’Etat en prêtant serment  le 7 juin 2021.  Après son investiture, il a décidé  de confier le poste de Premier ministre au M5-RFP. Ce qui s’est concrétisé par la nomination de Dr Choguel Kokalla Maïga qui a formé son gouvernement toujours en place  depuis le 11 juin 2021.

La Nouvelle Voie du Mali