Déchu de sa nationalité française : Kemi Séba reçoit un passeport diplomatique nigérien

Déchu de la nationalité française le 9 juillet dernier, le panafricaniste Kemi Séba d’origine béninoise et conseiller spécial du président nigérien Abdourahamane Tiani, dispose désormais d’un passeport diplomatique nigérien. De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, il a reçu ce passeport des autorités nigériennes.

Il l’a lui-même annoncé via sa page Facebook. « En réponse au retrait de ma nationalité effectué par le gouvernement français, les autorités du Niger m’octroient leur passeport diplomatique », a-t-il écrit.  

« En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité commise par la Françafrique contre ma personne (dont l’objectif inavoué était de tenter de limiter mes déplacements et ainsi freiner la portée de mes actions anticolonialistes), le Général révolutionnaire et visionnaire Abdourahamane Tiani, chef de l’État du Niger, accompagné des valeureux membres du CNSP (qui, depuis leur prise de pouvoir il y a un an de cela maintenant, mènent une révolution historique au Sahel), a décidé de m’octroyer le passeport diplomatique, eu égard au combat que je mène depuis 25 ans pour l’Afrique, ce au péril de ma vie », a-t-il ajouté.

« Si chacun sait que mon ONG Urgences Panafricanistes compte de solides partenaires géostratégiques dans le Sud global, important il est de préciser que rien ne me touche plus que de voir le gouvernement le plus révolutionnaire actuellement en Afrique décider de m’accorder cette protection et cette reconnaissance. Plus que quelconque autre document que j’ai en ma possession émanant de mes alliés, celui-ci venant du Niger constitue un symbole puissant pour les africains, témoignant de l’existence d’une dynamique panafricaniste fondamentale », a poursuivi Kemi Séba, qui a rappelé certaines actions posées par les autorités nigériennes sous la direction du Général Tiani notamment la dénonciation des accords coloniaux liant le Niger à la France, la nationalisation de la Société nationale des Eaux, le renvoi de l’ambassadeur de France, la suspension des médias de la Françafrique (RFI et France 24, « Jeune Afrique »), la dénonciation de la convention fiscale établie avec la France, le retrait du G5 Sahel, l’abrogation de la loi sur les trafics illicites de migrants, le retrait de la Cédéao, la dénonciation de l’accord sur le statut du personnel militaire des États-Unis et la rupture de contrat avec les « truands français de l’entreprise ORANO ».

« In fine, les autorités françaises pensaient m’enterrer, alors qu’en me persécutant, elles ont, une fois encore, contribué involontairement à me renforcer… », a écrit Kemi Seba.

A. Sanogo