Le Mali vit une crise énergétique sans précèdent. Elle s’est aggravée ces derniers temps à tel point qu’elle a provoqué certains comportements chez les Maliens. Aujourd’hui, presque tous les Bamakois sont détenteurs de batteries de secours appelées ‘’power bank’’ pour transférer l’énergie dans leurs appareils comme les téléphones.
La crise énergétique s’est vraiment aggravée ces derniers temps après la fin du mois de Ramadan. Depuis des mois, les Maliens souffrent et continuent de souffrir de cette crise. La société Energie du Mali (EDM-SA) peine à satisfaire ses clients malgré les grandes annonces faites par la ministre de l’Energie et de l’Eau, Mme Bintou Camara il y a quelques mois sur le plateau de la télévision nationale. Au lieu que la situation s’améliore, elle s’est plutôt dégradée. La sortie médiatique de la ministre avait été perçue par l’opinion comme la prise du taureau par les cornes par les autorités. Car elle avait fait un diagnostic sans complaisance des problèmes que traverse la société EDM-SA et qui ont des conséquences sur la fourniture de l’électricité. Avant d’annoncer une série de mesures pour améliorer la fourniture en électricité. Ces annonces avaient donné une lueur d’espoir aux populations. A la veille du mois de Ramadan, les populations s’attendaient à la fin des coupures ou du moins, à une nette amélioration de la situation pendant cette période. Mais en lieu et place, la direction générale de la société EDM-SA a annoncé un plan de délestage au cours d’un point de presse. Avant de promettre une diminution significative des temps de délestage.
Le constat est que depuis la fin du mois de Ramadan, il y a une aggravation de la crise énergétique dans tous les quartiers et secteurs de la capitale. Certains Bamakois disent passer ces derniers jours souvent 24 heures sans électricité. D’autres parlent même de 48 heures alors que les plus chanceux dénoncent une aggravation de la situation avec 3 voire 4 heures d’électricité sur 24 heures.
Devant cette situation, les Maliens ont trouvé des palliatifs surtout en ce que concerne les appareils qu’ils utilisent au quotidien et de manière indispensable. Il s’agit surtout des téléphones portables. L’astuce que les Maliens ont trouvée pour au moins pouvoir charger leurs téléphones est l’achat des batteries externes rechargeables appelées ‘’power bank’’. Presque tous les Bamakois en ont aujourd’hui face à l’ampleur de la crise énergétique. Il s’agit de batteries de secours qui permettent de transférer de l’énergie dans les appareils comme les téléphones, les tablettes, etc. D’une manière générale, le ‘’power bank’’ fonctionne avec tous les appareils électroniques qui se rechargent via leurs ports USB : téléphones, tablettes, caméscopes, appareils photos numériques, etc. En fonction de leur capacité, certains modèles peuvent même recharger plusieurs appareils à la fois. Aujourd’hui, avec la crise énergétique, certains utilisent les ‘’power bank’’ pour faire marcher leurs ventilateurs rechargeables quand ils se déchargent. D’autres le font aussi pour garder leur connexion wifi ouvert. Face à l’ampleur de la crise dont il est impossible de prédire une durée pour la fin, les Bamakois ont donc trouvé cette astuce pour pouvoir charger leurs appareils.
Cette situation fait aussi que les commerçants qui vendent ces outils de secours se frottent les mains. « Avant, j’avais du mal à vendre mes power bank. Mais aujourd’hui, j’en écoule souvent entre 5 et 10 par jour », témoigne ce jeune vendeur ambulant non loin du Carrefour des jeunes. Et cet autre commerçant au niveau des Halles de Bamako d’abonder dans le même sens. « Par jour, je vends une dizaine de power bank. Les gens viennent acheter ces appareils à cause de la crise énergétique qui s’aggrave de jour en jour », explique-t-il. En plus de ces appareils, il dira que ces derniers temps, il écoule également par jour, une dizaine de lampes solaires rechargeables, de panneaux solaires, des ventilateurs et humidificateurs rechargeables.
A. Sanogo