Consolidation de la paix: Alioune Gueye recommande le soutien des Nations unies pour la levée des sanctions contre le Mali

Le secrétaire général du Réseau des Organisations Jeunesse africaine leader des Nations unies pour l’atteinte des ODD (ROJALNU- ODD/Afrique), Alioune Gueye non moins président du Réseau National de la Jeunesse du Mali (RENAJEM) s’est prononcé, à travers une visio-conférence, mardi dernier, sur les défis de la paix et du développement liés au climat au Sahel. C’était à l’occasion de la réunion de la commission de  consolidation de la paix (CCP) des Nations unies qui avait comme thème « les défis de la paix et du développement liés aux effets du changement climatique au Sahel ». 

Dans son discours liminaire, Alioune Gueye a exprimé les préoccupations, attentes et aspirations de la jeunesse malienne, sahélienne et africaine. Il a rappelé que depuis plus de 10 ans, les 5 pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) font face à l’une des menaces les plus sérieuses de l’histoire de cette sous-région. D’après lui, c’est l’extrémisme violent et le terrorisme qui compromettent l’espoir des dividendes partagés de la paix notamment en faveur des couches les plus vulnérables dont les jeunes et les femmes.  

Le patron du RENAJEM  regrette de constater que les jeunes qui constituent à la fois une richesse et une force, sont aujourd’hui perçus, dans une certaine mesure, comme une menace pour la stabilité des pays du Sahel du fait de leur grande vulnérabilité socioéconomique voire sociologique. « Les sentiments grandissants de frustration qui en naissent sont devenus des terreaux favorables pour la récupération de cette frange que je m’indigne de nommer les laissés pour contre à la solde des groupes de marchands d’illusions parmi lesquels, les groupes terroristes, les groupes criminels organisés transnationaux… », a-t-il expliqué.  

Selon Alioune Gueye, notre pays est au cœur des enjeux sécuritaires au Sahel. Il constitue incontestablement une digue aussi bien pour les autres pays du Sahel et environs, que pour l’Europe toute entière. Pour ne pas s’écrouler dit-il,  il a besoin de l’accompagnement et de l’écoute de tous les partenaires et amis du Mali. La sécurité, la paix et le développement au Sahel se jouent actuellement au Mali. « Je recommande le soutien des Nations unies pour la levée immédiate des sanctions imposées à son encontre et la poursuite du partenariat avec le gouvernement de Transition pour la consolidation de la paix et le retour de l’administration, des déplacés et des services sociaux de base auprès des populations », a-t-il plaidé. 

Alioune Gueye s’est réjoui de la prise en main progressive de la question du Sahel par sa jeunesse engagée à travers la jeunesse du G5 Sahel appuyée par l’Union Panafricaine de la Jeunesse (UPJ) et le ROJALNU- ODD/Afrique pour vulgariser l’urgence Sahel en construisant la paix. Pour lui, le changement climatique et la dégradation de l’environnement ont un impact négatif sur le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche dans les pays du Sahel qui ont une économie à vocation agro-sylvo-pastorale et s’appuyant sur des bras valides jeunes.  

Il a attiré l’attention sur le retard dans la mise en œuvre de la Résolution 2250  des Nations unies adoptée en 2015 sur jeunesse, paix et sécurité. D’après lui, seuls trois pays ont élaboré les plans d’actions de cette Résolution à savoir le Nigéria, la RDC et le Mali. Il a précisé que le processus au Mali a été conduit par le RENAJEM avec l’appui du ministère de la Jeunesse et le PNUD. 

Le président Gueye  a saisi l’occasion pour faire plusieurs recommandations, notamment, l’appropriation, la vulgarisation, le passage à échelle et à l’action par les organisations de jeunesse du G5 Sahel à travers leur intégration dans les politiques de développement national, local et communautaire pour une meilleure prise en compte de la dimension prévention et pérennisation de la paix dans les priorités nationales de développement au Sahel. S’y ajoutent une meilleure intégration de l’UNISS/SIJ-G5Sahel dans les priorités et politiques de coopération transfrontalières avec un focus sur le dialogue intercommunautaires et inclusif (autorités, communautés, leaders d’associations de femmes et de jeunes) en vue d’asseoir des cadres de concertation régulières entre les communautés au niveau des frontières, l’investissement massif dans l’éducation et dans l’emploi des jeunes orienté vers la création d’emplois verts leur donnant ainsi une chance de se construire et de restaurer cette richesse environnementale aujourd’hui fortement menacée. L’objectif étant  de léguer aux générations futures, un Sahel apaisé et réconcilié avec son illustre passé…

S. Sidibé