Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, des organisations de la société civile et de la diaspora de 15 pays d’expression française ont interpelé Antonio Guterres à qui ils ont exprimé leur soutien à la plainte déposée par le gouvernement du Mali contre l’Etat français au Conseil de securité.
Par cette lettre, ces organisations rappellent qu’à travers un courrier en date du 15 août 2022, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop a saisi le Conseil de securité sur les violations répétées de l’espace aérien malien par la Force française Barkhane. Dans sa lettre, le ministre Diop affirme que Bamako détient les preuves que ces survols illégaux avaient pour but, la collecte de renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et leur approvisionnement en armes et munitions. Et devant l’extrême gravité des faits tels que relatés, l’État malien a sollicité une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le sujet.
Les organisations de la société civile et de la diaspora soutiennent qu’alors que l’on observe un silence surprenant de la France sur un sujet d’une telle gravité, il leur revient qu’elle s’évertue dans le secret à activer ses réseaux diplomatiques et politiques pour que la réunion demandée par le Mali ne se tienne pas. A titre d’exemple, elles ont cité l’initiative récente du président sénégalais Macky Sall, qui a tenté une médiation entre le Mali et la France. Ce qui, pour elles, est de nature à court-circuiter l’exposé des faits et des preuves attendus à la tribune de l’ONU pour la manifestation de la vérité. Par ailleurs, ces organisations déplorent et dénoncent les manœuvres dilatoires et de diversion déployées par des instances alliées à la France, comme la proposition inattendue du Japon par son Premier ministre, de soutenir l’obtention par l’Afrique d’un siège permanent au Conseil de sécurité, tout comme le rapport final à charges contre Bamako récemment publié par le groupe d’experts de l’ONU pour le Mali. Autant d’actions qui apparaissent pour ces organisations de la société civile et de la diaspora comme des subterfuges pour distraire l’opinion publique de l’urgence de l’heure, à savoir la convocation tant attendue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU suite à la saisine du Mali.
Considérant le coût humain, économique et politique des activités des groupes terroristes dans le Sahel, qui endeuillent et poussent chaque jour à l’exode des milliers de familles africaines, ce qui constitue un scandale inacceptable qui ne peut plus durer, lesdites organisations invitent le secrétaire général de l’ONU, au nom du devoir de vérité et conformément aux buts de l’Organisation définis à l’article 1er de sa Charte, à convoquer cette réunion d’urgence du Conseil sollicitée par le Mali. Mais aussi à inscrire la question à l’ordre du jour de la 77ème session de l’Assemblée générale qui débute le mardi 13 septembre 2022. « Nous sommes convaincus que l’examen, à la tribune de l’ONU, de la saisine du Mali permettra la manifestation de la vérité concernant les graves accusations portées contre l’État français et la clarification des nombreux points d’ombre de cette guerre au Sahel liée aux groupes terroristes », insistent les organisations de la société civile, qui se disent intimement persuadées qu’il y va de l’avenir de la paix et de la sécurité au Sahel ainsi que dans le monde.
Les organisations signataires sont : CDISCOM (Comores), Comité Maoré (Comores), New Power Europa, New Power (Gabon), New Power Orient, AlDI-241 (Gabon), Katiiopa (Gabon), PPACI (Côte d’Ivoire), Mouvement « 10.000 Élus Panafricanistes entre 2023 et 2028»(Cameroun), Planète des Jeunes Panafricanistes (PJP Monde), DMK (Togo), APP/Burkindi (Burkina Faso), Oxake : le Solidarisme Suffisant (Congo Brazzaville), le FNDC (Guinée), KANE Afrique – Associations des 54 pays africains, Association d’assistance aux Nigériens, Waraba d’Afrique (Comores), M5-RFP diaspora France-Europe (Mali), Black Planet Mouvement (Mali), Jeunesse Espoir du Mali, PARADE (Partenariat Alternatif Russes et Africains pour le Développement Économique), la LIMARA du Cameroun ( Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine ).
La Nouvelle Voie du Mali