Choguel Kokalla Maïga à propos du mémorandum du M5-RFP : « Personne ne peut dire qu’il y a un point qui est faux… »

Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga s’est exprimé ainsi à propos du mémorandum de la tendance du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui lui est proche lors de la présentation de vœux de ses membres à l’occasion de la fête de Tabaski. 

A l’occasion des trois ans de la rectification de la trajectoire de la Transition avec l’investiture du Colonel Asssimi Goïta, le M5-RFP (tendance poche du Premier ministre) a publié un mémorandum signé par son vice-président Bouba K. Traoré.

Le mouvement a évoqué le partenariat stratégique scellé à cette occasion par les forces vives du changement civiles et militaires afin de bâtir l’action gouvernementale autour des mesures essentielles exprimées par le peuple malien.  Sur la base de ce partenariat, il y a eu la mise en place d’un gouvernement conduit par le Premier ministre proposé par le M5-RFP qui est Dr Choguel Kokalla Maïga.

Pour le mouvement, depuis la rectification de la trajectoire de la Transition, les résultats du changement pour la refondation du Mali sont irréfutables, visibles et tangibles à tous les niveaux. Le mouvement dira même que le Mali inspire le reste de l’Afrique. En témoigne la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) entre le Burkina, le Niger et le Mali.

Cependant,le M5-RFP déplore un relâchement des termes du pacte d’honneur du partenariat stratégique liant les deux forces civiles et militaires pour le changement. Le mouvement dit avoir assisté le 1er juillet 2023 à la rupture du pacte initialement incarné par la formation du gouvernement de transition le 11 juin 2021 par le limogeage et le remplacement de presque tous les ministres du M5-RFP sans consultation ni proposition de Dr Choguel Kokalla Maïga en sa double qualité de Premier ministre et de président du M5-RFP.

D’après le mouvement, plusieurs questions majeures de la gestion gouvernementale ont été traitées sans associer le chef du gouvernement notamment la finalisation de la réorganisation territoriale, la gestion de la crise énergétique, l’organisation de la campagne référendaire et du « meeting de la honte » du 8 juin 2023, le report des élections, etc.  Il en est de même pour ce qui concerne les discussions sur l’Alliance des Etats du Sahel (AES), des négociations sur certains dossiers à caractère économique et financier avec des partenaires stratégiques ainsi qu’avec des partenaires techniques et financiers.

Le mouvement déplore aussi que certaines pratiques de l’ancien système qui jurent avec les intérêts du peuple refont surface  à travers des arrestations et détentions extrajudiciaires notamment  de membres du M5-RFP, le retour progressif  et l’infiltration rampante de ceux qui avaient observé une position neutre et de ceux qui avaient combattu ouvertement l’avènement du renouveau  et s’adonnent à un sabotage et une déstructuration, depuis l’intérieur du processus de refondation dans le but de remettre en cause l’esprit et les acquis du changement. D’après le mouvement, plusieurs pratiques qui sont inimaginables pour le Malien lamba pendant cette transition se manifestent de jour en jour. Et le M5-RFP ne peut et ne veut s’en rendre complice.

Egalement, le mouvement estime que l’initiative du dialogue inter-Maliens devrait servir d’alternative à la fin de l’Accord issu du processus d’Alger en matière de paix et de réconciliation.  Mais pour le M5-RFP, la déclinaison de certaines recommandations tendancieuses a heurté l’opinion en ce qu’elles s’écartent des objectifs visés et qu’elles tombent dans le piège des pourfendeurs de cette initiative. Il s’agit de la prorogation de la durée de la transition, de l’élévation de six Colonels aux grades de Généraux et les négociations avec les chefs des groupes terroristes

Lors de la présentation de vœux des membres de la tendance qui lui est proche à l’occasion de la fête de Tabaski, le Premier ministre a déclaré que le M5-RFP n’a de leçon à recevoir de personne en termes de patriotisme.

Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, Bouba Traoré et Kader Maïga n’ont posé aucun acte contraire aux intérêts du Mali. Aussi, il dira que personne ne peut dire qu’il y a un point qui est faux dans le mémorandum pour lequel Bouba Traoré est détenu. Dr Choguel Kokalla Maïga a fait savoir que pendant 11 mois, les gens du M5-RFP ont attendu et voulaient parler. Mais c’est lui qui leur avait dit de ne pas parler. Et quand l’anniversaire de l’accord est intervenu, ils ont dit que ça suffit et qu’il fallait qu’ils parlent maintenant. Il dit leur avoir indiqué que l’essentiel, c’est de ne jamais dire ce qui n’est pas vrai.

Seydou Traoré