Le Mali, le Burkina Faso et le Niger viennent de franchir une autre étape importante dans le cadre de leur rapprochement à travers l’Alliance des Etats du Sahel (AES). À l’issue d’une réunion tenue le mercredi 06 mars à Niamey, les chefs d’état-major des Armées des trois pays alliés ont annoncé la mise en place prochaine d’une Force conjointe pour faire face aux défis sécuritaires dont le terrorisme.
L’effectif et les modalités d’opérationnalisation de cette armée commune n’ont pas encore été déterminés mais sur le terrain, la synergie d’actions est déjà effective avec les appuis que les trois Armées se font déjà dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes.
Cette réunion des chefs d’état-major fait suite à celles des hauts fonctionnaires et des ministres de l’AES tenues à Ouagadougou du 12 au 15 février et qui ont abouti à plusieurs recommandations. Il s’agissait pour les hauts responsables militaires des trois pays d’examiner les propositions et recommandations faites par les experts et les ministres des pays respectifs avec comme principal objectif, d’aboutir à un schéma de Force conjointe pour la sécurisation du territoire de l’AES.
A l’issue de leur réunion, les chefs d’état-major des Armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont annoncé la création d’une Force conjointe afin de prendre en charge les menaces sécuritaires, notamment, les groupes armés terroristes qui écument la zone des trois frontières. « Cette Force conjointe des pays de l’AES sera opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace », a indiqué le communiqué publié à l’issue de la rencontre de Niamey. Les contours et les effectifs de cette force n’ont pas été précisés.
Les chefs d’état-major des Armées des trois pays sont donc dans la logique de matérialiser la volonté politique de leurs chefs d’État exprimée le 16 septembre 2023 par la signature de la Charte de l’AES.
Avant même la création de cette Force conjointe, la mutualisation des efforts entre les Armés des trois Etats est déjà perceptible sur le terrain. Alors que les chefs d’état-major étaient en réunion le mercredi 6 mars à Niamey, pour dessiner les contours d’une Armée commune, une opération conjointe entre les Forces malienne et nigérienne a permis de mettre en déroute, des assaillants qui avaient pris pour cible, le poste frontalier de Labézzanga au Mali. C’est dire qu’avant même son opérationnalisation, la Force commune de l’AES est déjà en activité sur le terrain.
Seydou Traoré