Au cours de la première phase de retrait de la Minusma qui s’est achevée le 25 août dernier, quatre camps ont été libérés et cédés par la Mission onusienne à l’Armée malienne. Lors de cette phase, un total de 1096 personnes en uniforme ont été rapatriés dans leurs pays respectifs et 79 conteneurs de matériels et d’équipements ont déjà été transférés hors du Mali. Une nouvelle réduction du personnel en uniforme est attendue à la fin du mois de septembre. L’annonce a été faite par le chef de la Minusma El-Ghassim Wane lundi dernier à New-York au cours de la réunion du Conseil de sécurité sur le rapport d’étape du secrétaire général Antonio Guterres sur le retrait de la Mission.
Selon M. Wane, la deuxième phase du processus de réduction des effectifs et de retrait qui va être entamée se déroulera jusqu’au 15 décembre prochain. Elle se concentrera sur la fermeture de 6 bases notamment celles de Téssalit, d’Aguelhok et de Kidal dans le Nord du Mali, celles de Douentza et de Mopti dans le Centre du Mali et d’Ansongo dans le Nord-Est du pays. D’après le chef de la Minusma, le personnel, les équipements et les matériels concernés seront redéployés dans les super camps de Tombouctou, Gao et Bamako avant d’être rapatriés dans leurs pays respectifs.
El-Ghassim Wane prévient que cette phase sera extrêmement difficile. Car les convois devant évacuer le personnel, les équipements et les matériels de Téssalit, d’Aguelhok et de Kidal vers Gao devront parcourir 563 km dans chaque sens pour Téssalit, 415 km pour Aguelhok et 352 km pour Kidal. Selon lui, il faudra au moins 1050 camions pour transporter tous les équipements et matériels appartenant, soit aux contingents, soit aux Nations unies. A cela s’ajoute le fait que le terrain est difficile et l’insécurité omniprésente.
Outre les problèmes de securité, le chef de la Minusma dira que le retrait du matériel et des équipements de Tombouctou à Mopti se heurte à des contraintes logistiques. « Nous ne pourrons transporter plus de 6 conteneurs par jour en utilisant des barges sur le fleuve Niger durant la période navigable qui va d’août à novembre de chaque année. Avec de telles limitations, le retrait des 2000 chargements prévus de Tombouctou vers des zones de transit à l’étranger va nécessiter l’identification d’itinéraires supplémentaires », a indiqué El-Ghassim Wane, qui soutient aussi que la situation au Niger a également un impact sur le plan de retrait qui repose sur l’utilisation de zones de transit à Cotonou et à Lomé. D’après lui, il est essentiel que la Mission puisse transporter des équipements et des matériels à travers le Niger jusqu’à ces ports pour leur rapatriement subséquent vers les pays contributeurs de troupes et de personnels de police concernés.
F. Sissoko