Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué et son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop sont à Genève où ils prennent part à la 43ème session du groupe de travail sur l’examen periodique universel (EPU). Hier mardi, la situation des droits de l’Homme au Mali a été examinée pour la quatrième fois par ce mécanisme.
Dans son discours, le ministre Mamoudou Kassogué a indiqué le peuple malien et son gouvernement partagent avec les autres peuples du monde épris de paix et de justice, le caractèrere universel, inaliénable, indivisible et interdépendant des droits de l’Homme. Il a d’abord rappelé le contexte dans lequel se trouve le Mali, les réformes politiques et institutionnelles en cours, les avancées dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Avant de parler des avancées enregistrées par le Mali en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme. Le ministre a cité l’adoption d’une politique nationale de réparation en faveur des victimes des crises au Mali depuis 1960 et son Plan d’action 2021-2025, la création de l’Autorité de gestion des rréparations des préjudices en faveur de victimes des crises, les améliorations significatives enregistrées à travers la poursuite des réalisations d’infrastructures dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle carte judiciaire du Mali. Selon le ministre Mamoudou Kassogué, l’amélioration des droits de tous les citoyens, y compris ceux en situation de privation de liberté, fait partie des priorités du gouvernement. D’où la construction et l’équipement sur le budget national à hauteur de 11,549 milliards de Fcfa de la Maison centrale d’arrêt de Kenioroba qui respecte les normes internationales en matière de détention. Aussi, 4 Maisons d’arrêt (Kimparana, Markala, Diéma et Banamba) ont été réhabilitées sur budget national et 30 autres l’ont été avec l’appui des partenaires.
Parlant de la peine de mort, le ministre en charge de Droits de l’Homme a précisé que le moratoire observé depuis 1980 se poursuit car aucune peine de mort n’a été exécutée au Mali depuis cette date. Pour le ministre Kassogué, des condamnations ont certes été prononcées. Toutefois, elles ont été systématiquement commuées en condamnations à perpétuité. Le ministre a également mis l’accent sur les mesures importantes prises contre les violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises par certains éléments des Forces de défense et de sécurité, à travers l’organisation de procès devant les tribunaux militaires. A cela s’ajoute l’application de sanctions administratives et disciplinaires. Il n’a pas occulté les efforts considérables déployés par le gouvernement, conformément à la loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, la création de la Direction nationale des Droits de l’Homme. Le ministre Kassogué a rappelé que l’insécurité et les activités des groupes terroristes demeurent le premier et principal facteur de violation des droits de l’Homme au Mali. C’est pourquoi, selon lui, il devient impérieux que toutes les actions, aussi bien des autorités nationales que de la communauté internationale, soient orientées vers le rétablissement de la paix et de la sécurité notamment à travers la réduction significative des capacités de nuisance de ces groupes au Mali comme dans la sous-région.
Pour rappel,le Mali est l’un des 14 Etats à être examinés par le mécanisme de l’EPU au cours de sa 43ème session qui se tient du 1er au 12 mai. Les 1er, 2ème et 3ème examens du Mali ont eu lieu respectivement en novembre 2010, janvier 2013 et janvier 2018. Ce 4ème examen s’est donc fait sur la base du rapport national (informations soumises par l’État examiné), une compilation d’informations provenant de rapports d’experts des droits de l’Homme, les informations provenant d’autres parties prenantes y compris les institutions nationales des droits de l’Homme, les organisations régionales et la société civile.
A noter que l’EPU est un mécanisme unique qui permet d’examiner périodiquement la situation des droits de l’Homme dans les 193 États membres des Nations unies. Depuis la première session de l’EPU en avril 2008, tous les 193 États membres ont été examinés à trois reprises dans le cadre du premier, second et troisième cycle.
La Nouvelle Voie du Mali