En marge de la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tient à New-York, le secrétaire général Antonio Guterres, le président bissau-guinéen, président en exercice de la Cedeao, Umaru Sissoco Embalo et le président nigérien Mohamed Bazoum ont déclaré par voie de presse que les 46 militaires ivoiriens arrêtés et détenues au Mali ne sont pas mercenaires. Comme il fallait s’y attendre, le Premier ministre par intérim le Colonel Abdoulaye Maïga a profité de la tribune des Nations unies pour leur répondre et faire des mises au point sur cette affaire que les autorités ivoiriennes ont portée devant la Cedeao.
« L’amitié reposant sur la sincérité, souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique, au cours de laquelle, vous prenez position et vous vous exprimez sur l’affaire des 46 mercenaires ivoiriens, qui est une affaire bilatérale et judiciaire entre deux pays frères », a-t-il indiqué s’adressant à Antonio Guterres. Selon le Colonel Abdoulaye Maïga, c’est évident que la qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire ne relève pas des attributions du secrétaire général des Nations unies. Pour lui, l’administration malienne ne travaille pas sur la base de l’oralité, ni des déclarations par voie de presse. Et par conséquent, le Mali s’en tient scrupuleusement à la note verbale de la Minusma du 22 juillet 2022, dans laquelle, il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les 49 mercenaires et les Nations unies. « Les récentes synchronisations des actions et l’harmonisation des éléments de langage consistant à faire passer le Mali de statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont sans effets », a martelé Abdoulaye Maïga.
Pour lui, la position d’Antonio Guterres sur cette affaire a été suivie par certains responsables d’Afrique de l’Ouest. A l’endroit du président en exercice de la Cedeao Umaro Sissoco Embalo, il dira qu’il existe un principe de subsidiarité, d’ailleurs aux contours flous, entre la Cedeao et les Nations unies et non un principe de mimétisme. Egalement dira-t-il, il est important de lui préciser que le secrétaire général des Nations unies n’est pas un chef d’Etat et le président en exercice de la Cedeao n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la Cedeao. Enfin, Abdoulaye Maïga a rappelé au président en exercice de la Cedeao qu’au Mali, les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la Justice.
A l’endroit de Mohamed Bazoum, il dira que le gouvernement de la Transition n’a pour le moment jamais réagi à ses propos injurieux pour deux raisons cumulatives. La première raison tient au respect de l’héritage laissé par nos ancêtres, qui consiste à ne pas répondre aux injures par des injures. La seconde raison relève de l’identité de M. Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger. « Nous savons que le peuple nigérien frère du Mali, se distingue par des valeurs sociétales, culturelles et religieuses très riches. M. Bazoum n’est pas un Nigérien, son comportement nous réconforte totalement dans notre constat », a laissé entendre le Colonel Abdoulaye Maïga.
« Le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements. Devant Dieu et en leur âme et conscience, nous demandons à ceux qui réfutent notre version, d’indiquer s’ils accepteront que des militaires ayant dissimulé leurs identités, en mettant sur leurs passeports qu’ils sont peintres, maçons etc… avec des armes, débarquent dans leur aéroport, sans que le pays de destination n’ait été au préalable informé et dans le dessein funeste de déstabiliser ce pays », a indiqué Abdoulaye Maïga. « S’ils ne l’acceptent pas, en tant qu’Etat, si cela n’est pas possible à Lisbonne ou ailleurs, le Mali non plus ne l’acceptera pas en tant qu’Etat et ce ne sera pas non plus possible à Bamako ou dans une autre localité malienne », a insisté le Premier ministre par intérim.
La Nouvelle Voie du Mali