Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop s’est prononcé ce jeudi en conférence de presse, sur le travail du comité des sanctions de l’ONU au Mali.
Pour le ministre Diop, si à un moment, il avait été estimé que ce comité ou que des sanctions pouvaient être considérées comme un outil pour faire avancer le processus de paix, il faut reconnaitre aujourd’hui que la situation a changé. Selon lui, le Conseil de securité de l’ONU doit éviter d’aller à contre-courant ou de penser que ce type de mesures coercitives peuvent faire avancer le processus de paix. « Nous sommes dans un processus où toutes les parties maliennes travaillent ensemble, les autres parties signataires sont assises au gouvernement et au mois d’avril, la réunion décisionnelle de haut niveau a permis de créer aussi une nouvelle dynamique de travail en consensus entre les parties maliennes pour trouver des solutions », a expliqué Abdoulaye Diop, qui estime que le Conseil de securité serait dans son rôle en aidant et accompagnant les parties mais éviter d’aller à contre-courant des efforts que les parties sont en train de faire dans le cadre des discussions, de la recherche de partenariat, de consensus pour surmonter les difficultés qui peuvent apparaitre dans le cadre de l’application de l’Accord.
« Il faut que le comité des sanctions évite également la politique des deux poids deux mesures dans le cadre des sanctions qui sont appliquées et qui frappent beaucoup plus sévèrement certaines parties que d’autres », a insisté le chef de la diplomatie malienne. Il a fait savoir que le gouvernement, à travers une saisine officielle du comité des sanctions et du Conseil de securité, a récemment dénoncé le fait que ce comité va au-delà du périmètre de mandat que le Conseil de securité lui a donné qui est essentiellement de surveiller le respect des engagements pris par les parties. Pour le ministre Diop, le comité des sanctions s’est pratiquement transformé en une sorte de conseil des droits de l’Homme et répète indistinctement tout ce que la Division des droits de l’Homme de la Minusma met dans ses rapports trimestriels. « Le comité des sanctions, au lieu de regarder l’application de l’Accord est là à citer le nombre d’incidents, le nombre de violations des droits de l’Homme qu’il y a eu dans des périmètres qui ne concernent même pas la zone d’application de l’Accord qui concerne le Nord du Mali », a dénoncé Abdoulaye Diop. Mieux, il ajoute qu’aujourd’hui, ce comité est en train de regarder ce qui se passe à Nara et dans le Centre du pays. « Le Conseil de securité et le comité des sanctions doivent plutôt aider les parties, les accompagner, se mettre dans les dynamiques positives s’il y en a », a insisté le chef de la diplomatie malienne, qui les invite à cesser d’être des instruments au nom de certaines parties et de certaines puissances qui ont des objectifs stratégiques contraires à l’intérêt des Maliens. Le ministre Diop estime que ledit comité doit sérieusement revisiter son rôle et se mettre dans une posture d’accompagnement et de soutien.
La Nouvelle Voie du Mali