Violations et atteintes aux droits humains au Mali: Les constats de la Minusma

Du 1er  janvier au 31 mars 2022, la Minusma dit avoir recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au Droit international humanitaire. Une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. Aussi, le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324%.

C’est ce qui ressort de la note trimestrielle publiée le lundi dernier par la Minusma sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’Homme et au Droit international humanitaire dans notre pays. 

Sur l’intervalle concerné, selon la même source, 320 violations des droits de l’Homme ont été attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes alors qu’au dernier trimestre de l’année 2021, seulement 31 violations leur étaient imputables.

 La Minusma indique avoir documenté 449  incidents sécuritaires notamment dans les régions du centre (233 incidents, y compris 74 incidents pour la région de Ségou), Gao (86), Tombouctou (69) et Ménaka (37). Avant de souligner que les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenné, Koro, Mopti, Ségou) restent les plus affectées par les différents actes de violence.

La Mission ajoute que la situation sécuritaire s’est aussi considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka en raison d’affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le Salut de l’Azawad-Daoussahak/Groupe d’auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et/ou d’attaques contre les populations civiles.

La Minusma  rappelle que les autorités de la Transition ont annoncé avoir ouvert une enquête sur les allégations des violations des droits humains signalés à Moura du 27 au 31 mars 2022, affirmant qu’à  la date de la publication de cette note, elle n’avait toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête à Moura en dépit de la requête faite en ce sens le 1er  avril 2022.

Par ailleurs, la Mission note les efforts des autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Lesquelles ont annoncé l’ouverture de plusieurs enquêtes sur des allégations de violations des droits de l’Homme et des atteintes à ces droits. Avant de réitérer sa détermination et sa disponibilité à les appuyer afin que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice.

S. Sidibé