Transition/déploiement des forces spéciales danoises : – Les mises au point du gouvernement -La ministre française des Armées Florence Parly appelée à la retenue

Dans un communiqué rendu public ce mercredi, le gouvernement du Mali a demandé, avec insistance, au Royaume du Danemark de retirer immédiatement ses forces spéciales du territoire malien. Son porte-parole, le Colonel Abdoulaye Maïga, sur le plateau de la télévision nationale a profité pour inviter la ministre française des Armées Florence Parly, qui accuse les autorités de la Transition de faire de la provocation, à la retenue et à respecter le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat.

En effet, le ministre porte-parole du gouvernement, tout en demandant le retrait immédiat de ces forces spéciales danoises du territoire malien s’est prononcé sur les propos de la ministre française des Armées Florence Parly qui accuse les autorités de la transition de provocation.

Le Colonel Abdoulaye Maïga a d’abord indiqué que le gouvernement du Mali a été surpris qu’en lieu et place des excuses, le ministre danois des Affaires étrangères  a affirmé que son  communiqué est sans fondement. Selon lui, cela n’est pas juste car les faits qu’il a expliqués sont soutenus par des correspondances officielles.  Le ministre Maïga a indiqué que le Royaume du Danemark jouit d’une très bonne réputation au Mali pour les actions de développement qu’il apporte. Et il est très important de maintenir cette bonne relation. « Nous les invitons à faire attention à certains partenaires qui ont du mal à se départir des réflexes coloniaux », a insisté le ministre, qui a rappelé que lors des Assises nationales de la Refondation, les Maliens dans leur grande majorité, ont fait le choix d’être des citoyens à part entière et de veiller surtout au respect de leur dignité. Suite à cela, dit-il,  le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a été très clair : le Mali en tant qu’Etat souverain s’assume et s’assumera. « Nous avons été surpris d’entendre ces derniers temps, une fausse accusation de la ministre française des Armés Florence Parly accusant les autorités maliennes de faire de la provocation », a indiqué le Colonel Abdoulaye Maïga. Pour lui, le Mali tient au respect de sa souveraineté. C’est pourquoi, il a  invité Florence Parly à plus de retenue et à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat. Avant de l’inviter aussi à faire sienne la phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence. « Nous, culturellement, on ne parle beaucoup. C’est par éducation compte tenu de notre très bonne culture », a souligné le ministre Maïga, qui a adressé des questions à Florence Parly.

« Lorsqu’un Etat décide de soutenir un autre Etat et décide unilatéralement de déployer des forces spéciales sur notre territoire national, qui est dans la provocation ? Lorsqu’un aéronef viole notre espace aérien en éteignant son transpondeur pour ne pas être identifié  et coupe la radio pour ne pas être en contact avec les opérateurs de contrôle, qui est dans la provocation ? Lorsqu’on divise les Maliens en pour ou contre la transition, qui est dans la provocation ? Et lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, qui est dans la provocation ? ». Ce sont ces questions que le ministre Abdoulaye Maïga a adressées à Florence Parly. Il ne s’est pas limité là. Le Colonel Maïga a déclaré que les problèmes qui opposent les Maliens ne regardent que les Maliens et pas un autre pays. Tout en félicitant l’ensemble de la classe politique malienne, de la société civile et des mouvements pour leur patriotisme quels que soient leurs avis divergents ou convergents sur la transition, il dira qu’il est convaincu que les Maliens vont trouver une solution consensuelle.

« Le problème entre le Mali et les organisations sous-régionales ne concerne que les africains ayant en partage l’histoire et la géographie », a martelé Abdoulaye Maïga, qui a insisté sur le fait que le Mali tient à la paix et à la securité internationales, mais surtout à une coexistence pacifique entre les Etats. « Nous ne sommes pas un peuple violent ni belliqueux. Mais nous tenons au respect de notre Etat et de notre dignité en tant que peuple ayant une riche histoire issue de très grandes civilisations », a conclu le porte-parole du gouvernement.

La Nouvelle Voie du Mali