Lutte contre le terrorisme: Ce que le Mali attend de l’Algérie

A la faveur de la visite du chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra à Bamako, son homologue malien Abdoulaye Diop, en conférence de presse, a exprimé les attentes du Mali de l’Algérie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le retour de la paix.

Répondant à une question sur ce que l’Algérie peut faire pour aider le Mali dans la lutte contre le terrorisme, le ministre des Affaires étrangers et de la Coopération internationale dira qu’en premier lieu, c’est d’aider l’Etat malien à pouvoir exercer son autorité sur l’ensemble de son territoire national. Pour le ministre Abdoulaye Diop, si le terrorisme et l’insécurité ont pris pied, c’est parce qu’il y a des pans importants du territoire malien qui lui échappent et que des groupes terroristes, de narcotrafiquants ou d’autres utilisent pour pouvoir propager la désolation. Pour lui, face à cette situation, le gouvernement est en train  d’investir dans la capacité de défense du pays et en mettant en place des stratégies qui permettent de faire en sorte que les forces de défense et de securité du Mali soient capables de protéger les populations, de défendre l’intégrité du territoire et l’unité nationale. Un autre élément que le ministre Diop a évoqué est que l’Algérie peut aider  le Mali  à travers la paix. Il explique que la paix, l’union entre les Maliens, en mettant un terme aux conflits internes, peuvent être aussi une façon de lutter contre le terrorisme. Pour le ministre, cela permettra de  travailler avec les frères des mouvements armés du nord, de pouvoir travailler ensemble à renforcer l’unité du pays qui doit rester un et indivisible. Mais aussi de travailler pour sécuriser le pays et lutter ensemble contre les groupes terroristes. D’après Abdoulaye Diop, cela n’est pas suffisant. Car ce qu’il faut également, c’est de pouvoir travailler avec l’Algérie et d’autres pays de la région pour  mettre en place des mécanismes de securité collective, travailler ensemble à  ramener la paix, la securité et la stabilité. Il s’agit aussi de travailler ensemble contre l’insécurité de même que contre les facteurs de  cette insécurité. Au-delà, dira Abdoulaye Diop, nos pays doivent aussi travailler à pouvoir prendre en charge des éléments comme les questions liées au développement, l’occupation des jeunes, le développement économique, le renforcement  des activités économiques, les projets d’infrastructures. Pour le chef de la diplomatie malienne, il s’agit de  faire en sorte que dans les localités en proie à l’insécurité, les jeunes n’aient pas le choix entre avoir une vie normale et s’engager dans des groupes armés. Le ministre Diop se dit conscient que la lutte contre le terrorisme ne se gagnera pas seulement à travers des moyens militaires. De ce fait, il faudra aussi trouver les moyens à travers le développement économique, des réponses politiques comme le renforcement de la cohésion à l’intérieur du pays, la tolérance et faire en sorte que les jeunes qui, à un  moment ont pris d’autres chemins puissent être ramenés à une vie normale. Abdoulaye Diop trouve que ce qui est important, c’est qu’il y a un engagement commun. Il rappelle que l’Algérie a passé ce qu’il a appelé la décennie noire. Pour lui, c’était extrêmement difficile, mais elle s’est relevée et a une expérience par rapport à cette question de terrorisme. « Cela voudrait dire que le terrorisme n’est pas infaillible ou invincible. Mais il faut pouvoir trouver les réponses appropriées en se disant que ce n’est pas en un mois, deux mois, un ou deux ans qu’on peut y mettre fin », a indiqué le chef de la diplomatie malienne. Pour lui, cette lutte va prendre du temps mais seul un peuple uni et déterminé peut faire face à ce type de situation.

La Nouvelle Voie du Mali