64 morts dans l’attaque terroriste contre un bateau de la Comanav: Le chef de l’Etat décrète un deuil national de 3 jours 

Hier jeudi, aux environs de 11 heures, les groupes armés terroristes, dans leur dessein funeste, ont attaqué un bateau de la Compagnie malienne de navigation (Comanav) entre Abakoira et Zorghoi dans le cercle de Rharous. L’annonce a été faite par l’Armée qui n’avait  donné aucun détail dans la matinée. Toutefois, elle avait  précisé que les dispositions et les évaluations sont en cours par les Forces armées maliennes (FAMa).Selon l’AFP, le bateau qui assure une importante liaison régulière entre les grandes villes sur le fleuve dont Tombouctou et Gao, a été visé par au moins trois roquettes tirées contre le moteur. Aucune information n’avait été communiquée dans un premier temps sur d’éventuelles victimes. Mais, un agent de la Comanav s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a indiqué que le bateau était immobilisé sur le fleuve et que l’Armée était en train d’évacuer les passagers. Cette attaque est intervenue quelques semaines après que les groupes terroristes ont imposé  début août, un blocus à Tombouctou. De nombreux témoignages font état du blocage des routes autour de la ville, d’un arrêt des approvisionnements et d’une hausse des prix des produits et denrées de première nécessité. Selon les ressortissants de Tombouctou, il y a un embargo sur l’approvisionnement en denrées de la ville par le blocage des principales voies notamment les axes vers l’Algérie et la Mauritanie. Depuis plus de 15 jours, aucun camion ne rentre à Tombouctou qui en recevait quotidiennement une dizaine. D’après  des habitants, le prix du litre d’essence par exemple est passé à 2000 f cfa. Le prix du carton de pâte alimentaire qui était de 4500 est aujourd’hui à 7500 fcfa. Le fleuve Niger joue un grand rôle dans l’approvisionnement des populations de cette région en denrées alimentaires. De gros bateaux convoient des passagers et des marchandises pendant la saison pluvieuse après  la montée des eaux. Quelques jours avant, une attaque terroriste à l’arme lourde contre un autre bateau avait tué un enfant de 12 ans, selon l’AFP. L’assaut avait  été mené le vendredi soir dans la zone de Youwarou, dans la région de Mopti, contre un bateau de la Comanav. Le navire était en provenance de Mopti et avait pour destination la localité de Kabara, dans la région de Tombouctou. Dans la soirée d’hier jeudi, le gouvernement a, dans un communiqué indiqué que le bateau « Tombouctou » et la position des FAMa de Bamba dans la région de Gao ont fait l’objet d’attaques revendiquées par  les terroristes du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Selon le gouvernement, le bilan provisoire est de 49 civils et 15 militaires tués, des blessés et des dégâts matériels sur le bateau. En riposte à cette double attaque, une action combinée aéroterrestre des FAMa a permis de neutraliser une cinquantaine de terroristes, indique le communiqué. 

Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a décrété un deuil national de 3 jours à compter de ce vendredi à minuit en hommage aux victimes civiles et militaires de l’attaque terroriste perpétrée contre le bateau « Tombouctou  » reliant Gao à Mopti.

S. Traoré