Dans un entretien qu’il nous a accordé, le président de l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité universitaire de Bamako (Ucao-Uuba), a lancé un cri de cœur à l’endroit des étudiants et étudiantes. Père Yvonnick Dakoury Zoni a félicité ses collaborateurs et tout le corps professoral pour les efforts qu’ils fournissent pour la bonne marche de l’université.
A la tête de l’Ucao-Uuba depuis le 21 septembre 2023, le président, Père Yvonnick Dakoury Zoni, nous a parlé à cœur ouvert. A l’entame de ses propos, il a remercié ses prédécesseurs pour le service rendu à l’Ucao-Uuba. Avant de soulever certains problèmes auxquels l’université est confrontée en ce moment. Il s’agit notamment du retard de payement des frais de scolarité, du comportement de certains étudiants (es), de l’entretien de l’université, entre autres. Il nous a fait savoir qu’il va essayer de rendre cette université propre et agréable parce, selon lui, une université, c’est là où on forme les futurs cadres d’un pays. Et s’ils n’apprennent pas à ces jeunes étudiants ce que c’est que la propriété, « nos administrations continueront à être sales comme nous le constatons dans les établissements en Afrique. Or nous avons des potentiels en Afrique et nous avons des possibilités au niveau financier pour pourvoir vivre dans un cadre agréable».
Père Yvonnick Dakoury Zoni appelle les parents des étudiants, les étudiants eux-mêmes à faire confiance à son équipe, aux Evêques du Mali et de la Cedeao. « Nous voulons offrir une opportunité à nos étudiants et étudiantes de se former. Mais pas forcément la formation de la tête, mais aussi celle du cœur. Il faudrait que ces jeunes puissent finir les études avec des valeurs. C’est pour cela que dans notre parcours, on met dans notre offre de formation ce qu’on appelle l’éducation aux valeurs. Nous allons travailler jusqu’à ce que certaines habitudes changent chez les étudiants », a indiqué le président de l’Ucao-Uuba. Pour lui, certaines personnes pensent qu’il est un peu dur avec ses reformes notamment la tenue vestimentaire. « Je suis scandalisé de voir les étudiants qui viennent à l’école avec des tapettes. Je n’ai jamais vu cela franchement. A Abidjan, au Togo, à Bobo-Dioulasso, tous les étudiants sont en tenue et la tenue vestimentaire c’est le bleu-blanc avec des chaussures fermées. Voir des étudiants qui viennent avec des tapettes n’est pas bon. Je leur demande de nous faire confiance. Nous avons un projet pour eux et nous allons créer ce cadre-là, ce milieu ambiant, idéal pour qu’ils puissent s’épanouir dans leur recherche et dans leur parcours », a fait savoir Père Yvonnick Dakoury Zoni.
Il a félicité ses collègues. Même s’il soutient qu’il y a des choses à faire, il reconnait toutefois que beaucoup de choses ont été faites surtout au niveau académique. « La directrice académique et son équipe ont beaucoup travaillé pour que la qualité de la formation soit au rendez-vous. Je les félicite pour cela. Puisque nous tendons vers l’excellence, je les encourage à parfaire ce qui est déjà réalisé pour qu’au moment opportun, nous puissions tous atteindre les objectifs fixés », a exhorté le président de l’Ucao-Uuba. Son souhait le plus ardent est que les étudiants(es) prennent au sérieux leur formation. Selon lui, 5 ans semblent longs mais en réalité, ça passe rapidement. Père Yvonnick Dakoury Zoni dira que ces 5 ans de souffrance permettent en réalité de cultiver leurs personnalités de demain. « En blaguant souvent avec certains, je leur dis qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, mais l’essentiel est qu’ils soient premiers en classe », a ironisé le président de l’Ucao-Uuba. Cependant, il a déploré le comportement de certains étudiants. « C’est dommage de voir des étudiants qui manquent au cours, qui perturbent les cours, aussi qui s’en foutent même des professeurs », a-t-il dénoncé. Avant de rappeler qu’il y a un règlement intérieur à l’Ucao et c’est ce qu’ils vont appliquer face à ce genre de situations. Père Yvonnick Dakoury Zoni dit comprendre que c’est la jeunesse. Toutefois, il dira que ces étudiants ne savent pas la souffrance et les efforts que leurs parents fournissent pour pouvoir leur offrir cette formation. C’est pourquoi, il les a invités à prendre au sérieux les études, à vivre leur jeunesse avec modération et à préparer leur avenir de demain.
Propos recueillis par Hadijatou dite Fily Sissoko