Centre National de Promotion du Volontariat : Les griefs du vérificateur général

Dans un rapport publié récemment sur la gestion du Centre national de promotion du volontariat(CNPV), le Vérificateur général a relevé des insuffisances dans l’adoption, la mise en œuvre et le suivi-évaluation de la Politique nationale de volontariat, l’organisation et le fonctionnement du Centre, les rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans sa gestion ainsi que le recrutement et la gestion des volontaires. Cette vérification a concerné la période allant du 1er  janvier 2019 au 31 octobre 2022.

En effet, le CNPV a été créé par la Loi n°2011-052 du 28 juillet 2011 portant création du Centre national de promotion du volontariat au Mali. Placé sous la tutelle du Ministère chargé de la Jeunesse et des Sports, le CNPV a pour mission la promotion et la gestion du volontariat national. A ce titre, il est chargé de contribuer à l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de volontariat, d’élaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication autour du volontariat, de favoriser la création des associations des volontaires, de valoriser le volontariat. Mais aussi de développer la coopération et le partenariat avec les organismes similaires publics ou privés, nationaux ou étrangers, de gérer les volontaires, de les former ainsi que les suivre, les  évaluer de même que les structures d’accueil.

De sa création à novembre 2022, le CNPV a recruté, formé et déployé plus de 15.000 volontaires nationaux auprès des structures d’accueil constituées de Collectivités territoriales, des Organisations non gouvernementales, des Organisations communautaires, des Organisations de la société civile, des services déconcentrés de l’Etat afin de faciliter et améliorer l’accès aux services sociaux de base : santé, éducation, eau potable, hygiène et assainissement, gouvernance, consolidation de la décentralisation, promotion du genre et des activités génératrices de revenus. Dans l’exécution de ses missions, le CNPV est confronté à plusieurs défis notamment la méconnaissance de la structure par le grand public, la confusion de ses missions avec celles de l’APEJ, le faible niveau des ressources humaine, matérielle et financière et la faible mobilisation des ressources propres, relève le rapport du vérificateur général. Ses ressources sont composées des subventions de l’Etat, des fonds des partenaires techniques et financiers et des ressources propres. Le montant total des ressources gérées par le CNPV, pendant la période sous revue, s’élève à 5.796.407.206 FCFA dont 4.449.929 .671 FCFA de subventions de l’Etat, 1.086.740.863 FCFA de fonds des partenaires techniques et financiers et 259.736.672 FCFA de ressources propres.

La vérification a concerné le cadre juridique et institutionnel, les rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans la gestion des activités,  la gestion des conventions signées avec les partenaires, l’organisation et le fonctionnement du Centre,  le recrutement et la gestion des volontaires ainsi que leur suivi et  évaluation.

Plusieurs irrégularités

Il ressort du rapport du Vérificateur général que le Ministère en charge du volontariat ne dispose pas d’un outil de pilotage stratégique, mobilise des ressources et des moyens techniques insuffisants pour la mise en œuvre efficace de la Politique nationale du volontariat et il n’a pas créé le Service central chargé de la coordination intersectorielle et du suivi-évaluation. Le rapport révèle que le Conseil d’administration du CNPV ne fonctionne pas de manière efficace, le Centre n’a pas mis en place tous ses organes d’administration et de gestion et ne reçoit pas les rapports d’évaluation des volontaires des structures d’accueil. Ce n’est pas tout. Le CNPV ne dispose pas de manuels de procédures validés. Et l’agent comptable ne produit pas des documents de synthèse. Pire, la Direction générale ne respecte pas des dispositions de son cadre organique et le Centre ne réalise pas efficacement ses plans de travail annuel. Par ailleurs, le rapport révèle que le CNPV procède à des recrutements irréguliers de volontaires, ne respecte pas les procédures réglementaires de recrutement et n’assure pas efficacement le renforcement des capacités des volontaires. Egalement, il n’assure pas toutes les formations réglementaires au profit des volontaires et  ne respecte pas la procédure de mise à disposition des volontaires aux structures d’accueil. D’autres griefs du Vérificateur général sont que  le CNPV ne respecte pas le processus d’affectation des volontaires nationaux dans les structures d’accueil. Il ne veille pas au paiement des droits de protection sociale des volontaires. Et des structures d’accueil ne s’acquittent pas du paiement des charges sociales de ces volontaires. Ajoutée à cela, la non organisation de cérémonie de prestation de serment des volontaires nationaux après leur sélection.

A. Sanogo