De novembre 2016 à mai 2022, cela fait 06 ans que la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (CN-DDR) existe. Il y a quelques jours seulement, le gouvernement a procédé à la nomination du colonel-major Faguimba Ibrahima Kansaye en qualité de président de la CN-DDR en remplacement de Zahabi Ould Sidi Mohamed appelé à d’autres fonctions au niveau du système des Nations-unies.
Cette information a été réaffirmée au cours d’un atelier de mise au point qui a eu lieu le lundi dernier à Bamako dans un hôtel de la place. Organisée par la CN-DDR, l’ouverture des travaux était présidée par le secrétaire général du ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion sociale, chargé de l’Accord pour la paix et de la Réconciliation nationale, Sidi Camara en présence du président sortant, Zahabi Ould Sidi Mohamed et de son successeur le colonel-major Faguimba Ibrahima Kansaye.
Au cours de la journée, un rapport de fin de mission du président sortant de la CN-DDR (de novembre 2016 à mai 2022) a été présenté. L’objectif était d’identifier les difficultés rencontrées depuis l’opérationnalisation du DDR et de faire des propositions concrètes pour les surmonter.
Pour Zahabi Ould Sidi Mohamed, le bilan de la CN-DDR est un peu une partie de l’exécution de la mise en œuvre de l’Accord. Car la CN-DDR avec la Commission d’intégration exécute le volet défense et sécurité de l’Accord. Il a rappelé que l’Accord a quatre volets: politique, institutionnel, humanitaire et développement.
Par rapport au volet sécuritaire, il y a eu des avancées importantes. « La première avancée est la mise en confiance de tous les Maliens qui ont accepté d’être ensemble pour pouvoir discuter de leur problème. Et le cessez-le-feu est respecté depuis la signature de l’Accord. Le deuxième acquis, c’est aussi des avancées dans les concepts comme l’Armée reconstituée qui existe à travers les bataillons qui sont à Kidal, Gao, Tombouctou et Ménaka », a affirmé le président sortant.
En ce qui concerne les discussions sur les quotas, Zahabi Ould Sidi Mohamed a indiqué que le gouvernement de la Transition a pu élucider cette question qui a longtemps fait l’objet de blocages pendant plus de trois ans. « Finalement, il y a un travail qui a été fait au niveau de tous les ministères et l’État fera un effort d’intégrer à peu près 13.000 ex-combattants dans les différents services de corps de l’État. C’est une discussion qui est en voie de finalisation et il y a un atelier de haut niveau prévu le 15 juin par le ministre de la Réconciliation nationale… », a-t-il annoncé.
Il y a aussi l’enregistrement que la Commission a eu à faire de tous les ex-combattants qui sont évalués à peu près 74.000. Sur cet effectif, le président sortant a précisé qu’il y en a 26.000 qui ont été enregistrés avec des armes et les autres avec des munitions. « On sait aujourd’hui ceux qui sont éligibles au sens du DDR qui doit se faire selon les normes et les standards internationaux…. », a relevé Zahabi Ould Sidi Mohamed. Pour lui, le DDR est un programme qui s’étale sur plusieurs années voire à long terme de 10 à 15 ans. A propos de la relecture de l’Accord pour la paix, Zahabi Ould Sidi Mohamed sollicite que le débat ait lieu pour que les choses aillent plus vite.
Le président sortant de la CN-DDR s’est dit rassuré du choix de son successeur le colonel-major Kansaye qui connait bien le dossier de ladite Commission.
S. Sidibé