Régions du Nord : Quand la coalition des groupes terroristes et séparatistes impose la guerre au Mali

Depuis le début du retrait de la Minusma de ses emprises au Nord du Mali, les groupes terroristes dans une coalition à peine voilée avec les mouvements armés séparatistes pourtant signataires de l’accord pour la paix ont lancé des actions destinées à empêcher les Forces armées maliennes (FAMa) de prendre possession des camps cédés par la Mission onusienne. Ces groupes multiplient les attaques souvent à l’arme lourde contre les positions de l’Armée et même contre les civils.

Avec ce retrait, les FAMa sont déployées pour combler le vide laissé par la Mission onusienne. L’occupation des emprises de la Minusma par  l’Armée malienne constitue une menace par les groupes armés terroristes et même les mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation. Ces groupes armés percevraient plusieurs dizaines de millions par mois en prélevant des taxes sur le trafic des marchandises et sur les frais de traversée du Bac. Ils sont aussi engagés dans toutes sortes de trafic. Le redéploiement de l’Armée après le retrait de la Mission onusienne va donc mettre fin à ce désordre. C’est pourquoi, ces groupes armés sont en train de tout faire pour empêcher les militaires maliens  d’occuper les emprises cédées par la Minusma et de s’acquitter de leur mission régalienne de sécurisation des personnes et de leurs biens. Dans la région de Tombouctou, des actions sont en cours pour freiner l’Armée malienne dans son élan. Ce fut le cas lors de son  mouvement vers le camp de Ber le 13 août dernier. Aussi, les groupes armés ont entrepris d’autres actions contre les populations civiles à cause de cette présence de l’Armée à Ber. Ces actions ont consisté en des tirs d’obus en direction de la ville de Tombouctou et du camp de la garde.

D’après des sources locales, les groupes armés terroristes ont imposé un blocus sur la ville de Tombouctou en interrompant le trafic sur les principales routes d’approvisionnement, entraînant ainsi une augmentation des prix des produits de grande consommation comme l’huile, les céréales, le carburant. Selon nos sources, ce blocus est une réponse au départ de la Minusma qui a rétrocédé son camp à l’Armée malienne. La seconde phase du retrait de la Minusma concerne, entre autres, les camps de Téssalit, d’Aguelhoc, de Kidal, d’Ansongo, etc. Il y a une dizaine de jours, nous annoncions que selon certaines sources proches des mouvements armés du Nord, c’est la mobilisation générale du côté de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et de ses alliés du CSP (Cadre stratégique permanent) qui sont en train d’entreprendre des actions en vue de stopper l’élan des FAMa. Leur destination était la région de Gao pour empêcher toute avancée de l’Armée malienne vers les emprises de la Minusma dans la région de Kidal notamment à Aguelhoc, Téssalit et Kidal ville.  Ce fut le cas avec l’attaque le jeudi 7 septembre contre le bateau Tombouctou de la Comanav qui a fait 64 morts dont 49 civils et 15 militaires. En riposte à cette double attaque, une action combinée aéroterrestre des FAMa a permis de neutraliser une cinquantaine de terroristes. Et le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a décrété un deuil national de 3 jours en hommage aux victimes civiles et militaires de cette  attaque terroriste. Dans leur dessein funeste, les terroristes et leurs soutiens des mouvements armés séparatistes ont perpétré une attaque aux véhicules piégés le 08 septembre dernier, contre le Camp Firhoun Ag Alançar de Gao. Laquelle a causé une dizaine de morts et des blessés parmi les FAMa. Selon des sources dignes de foi, les assaillants étaient habillés en tenue des FAMa. Et il s’agirait de trois véhicules kamikazes. L’un s’est explosé à la porte du camp, le second à l’intérieur et le troisième était occupé par des éléments terroristes.

Le lundi dernier, aux environs de 10 heures, l’aéroport de Tombouctou a été la cible des groupes armés terroristes qui y ont lancé des obus. Selon des témoins, il y a eu 3 obus qui sont tombés dans l’enceinte de l’aéroport obligeant les travailleurs et passagers à se mettre à l’abri. Heureusement, il n’y a pas eu de perte en vie humaine ou de blessé. Cependant, ces engins explosifs ont provoqué des dégâts matériels dans le super camp de la Minusma  se trouvant à l’aéroport. Le mardi aussi, une autre attaque a visé la ville de Bourem. Et hier jeudi également, dans la matinée aux environs de 07h30, les terroristes ont lancé trois obus dans la zone aéroportuaire de Tombouctou sans faire de dégât. Ces actions coordonnées des ennemis de la paix  dans une coalition qui ne dit pas son nom constituent une violation de l’Accord pour la paix et du cessez-le-feu en cours depuis le 23 mai 2014. L’Armée malienne qui se voit ainsi imposée la guerre n’a d’autre choix que de s’acquitter  de sa mission régalienne de défense du territoire et de sécurisation des personnes et de leurs biens.

Abdoul Sanogo