La Convergence pour le développement du Mali (Codem) dit avoir pris acte de la convocation du collège électoral par le gouvernement pour le 18 juin prochain en vue de la tenue du referendum constitutionnel.
Pour le parti de l’ancien ministre et député Housseyni Amion Guindo, selon toute vraisemblance, le pouvoir entend imposer à la nation, une nouvelle Constitution dont le processus est jugé « inopportun, illégal, non transparent et non inclusif pour une frange très significative de nos compatriotes ». Selon la Codem, en voulant organiser ce scrutin référendaire à cette date, les autorités de la Transition ont décidé volontairement de créer une nouvelle tension en ignorant les préoccupations majeures des populations maliennes voire les défis auxquels elles sont confrontées. La Codem estime que la légitimité pour une réforme constitutionnelle n’est pas du ressort d’un pouvoir de transition qui n’est pas issu des urnes. Elle dénonce aussi la mauvaise gouvernance électorale caractérisée par l’impréparation avérée en raison de la violation de la nouvelle loi électorale dans la mise en place des structures de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), le manque de fichier électoral fiable jusqu’à nos jours, l’intransigeance des autorités à rendre opérationnelles l’AIGE sans la quasi-majorité de la classe politique. Le parti de Housseyni Amion Guindo déplore également l’inopportunité du referendum en raison du contexte très particulier caractérisé, entre autres, par la vie extrêmement chère, des grèves en cascade sur le front social, la situation économique très grave née du cumul des effets de l’embargo, de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine, l’insécurité grandissante dans presque toutes les régions voire les environs immédiats de Bamako, l’absence de consensus entre l’Etat et une partie des groupes armés signataires de l’Accord qui ne se reconnaissent pas dans le projet de Constitution, les débats et les incompréhensions subséquentes relatives à la laïcité, etc.
Face à cette situation, le parti appelle toutes les forces vives de la nation à l’union sacrée pour constituer un front du non afin de s’opposer de façon légale à ce projet de nouvelle Constitution.
La Codem suggère au président de la Transition de chercher à obtenir de la classe politique et de la société civile, un consensus pour une organisation régulière, transparente, démocratique et inclusive des élections en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
La Nouvelle Voie du Mali