Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique : Abdoulaye Diop dénonce l’acharnement politique, diplomatique et médiatique contre la Russie et les Etats de l’AES

Dans le cadre du dialogue politique régulier avec les États africains et du suivi du deuxième sommet Russie-Afrique, la Fédération de Russie a organisé du 9 au 10 novembre à Sotchi, la première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a conduit une importante délégation malienne à cette rencontre de haut niveau.

Dans son discours, le chef de la diplomatie malienne s’est dit heureux de noter que la quasi-totalité des engagements pris lors du sommet de Saint-Pétersbourg ont été exécutés ou sont en cours d’exécution aussi bien sur les questions humanitaires, de renforcement des capacités. Mais aussi dans le domaine des investissements dans les secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’énergie, les mines, les infrastructures voire des secteurs de pointe comme l’exploitation spatiale aux fins de télécommunications et de contrôle des territoires.

Parlant du Mali, Abdoulaye Diop a confirmé que conformément aux annonces faites durant le 2ème sommet, le Mali a bénéficié d’une solidarité remarquable de la part de la Fédération de Russie, dans les domaines de l’assistance humanitaire, de la sécurité alimentaire et de l’enseignement supérieur.

Il s’est réjoui de l’opérationnalisation du mémorandum d’entente sur la coopération dans le domaine de l’énergie qui a permis le lancement de la construction de centrales photovoltaïques qui permettront de répondre de manière significative aux besoins en électricité du Mali. En matière de défense et de sécurité, le chef de la diplomatie malienne a souligné que la Russie poursuit ses appuis au Mali en vue de parachever la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité à travers la fourniture d’équipements notamment les vecteurs aériens et la formation du personnel militaire.

« Le renforcement de la coopération entre le Mali et la Russie repose sur des relations politiques et diplomatiques exceptionnelles entre les deux pays. Notre convergence de vues sur de nombreuses questions internationales raffermit davantage le lien spécial qui nous unit, fondé sur une solidarité sincère, un respect réciproque et un partenariat mutuellement bénéfique », a indiqué Abdoulaye Diop, qui soutient que la Russie et les pays de la Confédération des Etats du Sahel, subissent un acharnement politique, diplomatique et médiatique.

« La Confédération AES, en plus des actes d’hostilité, fait l’objet d’actes d’agression désormais assumés », a martelé Abdoulaye Diop, qui dira que l’Ukraine revendique publiquement, presque fièrement, son soutien multiple aux groupes terroristes opérant au Sahel et au Mali en particulier.

Face à la gravité de cette agression caractérisée et en attendant la réaction du Conseil de sécurité des Nations unies suite à sa saisine conjointe par les pays de la Confédération, le ministre Diop a rappelé que le Mali a pris des mesures conservatoires, notamment la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine.

Selon lui, le gouvernement a également alerté contre toute tentative de déstabilisation du Mali par l’Ukraine, avec le concours de pays de la région. D’après Abdoulaye Diop, l’action néfaste de l’Ukraine n’est que la partie visible de la déstabilisation et de la prolifération de groupes terroristes au Sahel avec l’appui de sponsors étatiques étrangers d’Afrique. L’objectif étant de briser la dynamique d’autonomie et de reprise en mains de leurs pays, engagée par les populations et les dirigeants du Burkina, du Mali et du Niger.

Parlant de la région du Sahel, le chef de la diplomatie malienne a expliqué que la Confédération des Etats du Sahel outre sa vocation d’intégration renforcée, constitue une réaction adaptée au défi sécuritaire qui a été imposé à ces Etats. Pour le ministre Diop, cette Confédération aspire à élever le cadre des relations institutionnelles entre les trois pays afin de refléter les liens spéciaux de fraternité, de solidarité, de complémentarité et d’amitié qui unissent déjà leurs peuples pour, à terme, parvenir à une Fédération des trois pays.

F. Sissoko