Abdoulaye Diop sur le sommet des non-alignés : « Aucun Etat n’a assumé la responsabilité d’avoir inséré le paragraphe qui concerne la situation au Mali »

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a fait le point de la participation de la délégation malienne au sommet du Mouvement des non-alignés à Kampala en Ouganda.

Selon le chef de la diplomatie malienne, le Mali est l’un des pays fondateurs du Mouvement des non-alignés comme du groupe des 77.  « Nous devons toujours être présents pour pouvoir continuer à porter cet héritage qu’ont mis en place les pères fondateurs de cette organisation fondée sur le respect de la souveraineté des pays, de certains principes cardinaux comme la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, l’égalité  des Etats », a indiqué Abdoulaye Diop. Selon lui, la voix du Mali a été audible mais il y a eu un incident regrettable. D’après lui,  « nous sommes dans le Mouvement des non-alignés qui a vocation à renforcer plutôt la solidarité entre les Etats et mettre en place une approche de relations Sud-sud équilibrée entre les Etats ».

Le ministre Diop a déploré qu’un chapitre complet ait été proposé sur la situation du Mali par un Etat qui n’a pas été identifié et qui ne s’est pas identifié. D’après lui, aucun Etat n’a assumé la responsabilité d’avoir inséré le paragraphe qui concerne la situation au Mali. Il a fait savoir que le travail du Mouvement des non-alignés est essentiellement coordonné à travers les missions diplomatiques à New-York. « Notre mission diplomatique à New-York  n’a pas été associée également à ces échanges. Quand nous avons découvert au niveau des travaux des experts l’existence d’un texte consacré à notre pays, nous nous sommes interrogés d’autant plus que ce texte n’est pas actualisé, est contraire aux intérêts du Mali, fait référence à des situations comme  le régime des sanctions qui a été levé, avec un langage aussi par rapport à l’Accord pour la paix qui ne reflète pas la réalité d’aujourd’hui », a expliqué le chef de la diplomatie malienne. Abdoulaye Diop dira que le gouvernement s’est insurgé contre les éléments qui sont contenus dans ce texte. « Nous avons fait une contre-proposition avec des amendements et le Colonel Abdoulaye Diop  qui représentait le président de la Transition au sommet des chefs d’Etat a aussi fait de même pour expliquer qu’aujourd’hui, il est  important que les questions qui concernent le Mali ne puissent pas être portées à ce niveau sans consultation du Mali », a détaillé Abdoulaye Diop. Avant d’ajouter que nos pays étant fondés sur la souveraineté, il est important que cette  souveraineté soit respectée. Il dira que le président Museveni était tout à fait d’accord avec les arguments mis en avant par la délégation malienne et il a tiré la conclusion que le rapport du sommet va bien consigner que l’Etat du Mali s’oppose à ce texte et n’y est associé en aucune matière. Il a également  noté  les préoccupations du chef de la délégation malienne qui a souhaité que le Mouvement des non-alignés puisse aussi revoir  ses méthodes de travail et faire en sorte qu’à l’avenir, chaque fois qu’il y a une préoccupation qui concerne un Etat membre, que cet Etat membre soit consulté par écrit, que le texte soit partagé avec lui et qu’il puisse donner son accord. Abdoulaye Diop a indiqué que l’objectif est de faire en sorte que la dignité du peuple malien puisse être respectée et préservée pour plus de respectabilité du Mali. Pour lui, il s’agit aussi de faire comprendre que  personne n’aime le Mali mieux que les Maliens et que personne n’a une meilleure solution à ses problèmes mieux que les Maliens. Le  ministre Diop  a souligné qu’il est important d’écouter  les Maliens, de les accompagner  mais de savoir qu’ils ont ce génie, cette intelligence et l’humilité de comprendre leurs propres problèmes et d’identifier les solutions qu’il faut. « C’est ce message que  la diplomatie malienne essaye de porter aux uns et aux autres pour mieux nous comprendre sur la scène internationale », a dit le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

G. Diarra