Anniversaire de la création de l’AES : Plusieurs actions réalisées et des annonces fortes pour l’avenir de la confédération

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de faire face ensemble aux défis sécuritaires qu’ils connaissent depuis des années. Ils ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Les chefs d’Etats des trois pays, le Colonel Assimi Goïta, le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdourahame Tiani ont signé le samedi 16 septembre 2023, la Charte du Liptako Gourma qui constitue l’acte de naissance de cette nouvelle alliance sahélienne.

La création de cette alliance par les trois Etats en transition et confrontés au terrorisme est guidée par l’esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié, le plein exercice de leur souveraineté nationale et internationale, la défense de l’unité et de l’intégrité de leurs territoires respectifs, la lutte contre les menaces multiformes à l’espace commun des trois Etats.

En une année, plusieurs actions ont été réalisées dans le cadre de l’opérationnalisation de cette Alliance. La structuration de l’AES s’est rapidement concrétisée après sa création. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays se sont réunis pour la première fois du 30 novembre au 1er décembre 2023 à Bamako pour jeter les bases de l’organisation. A l’issue de leurs discussions, ils ont proposé aux chefs d’Etat, la création d’une confédération des trois pays avec une forte coordination diplomatique. Le 15 février dernier, une réunion ministérielle s’est tenue à Ouagadougou afin d’élaborer les avant-projets des documents constitutifs de la Confédération. Le 17 mai à Niamey, les ministres des Affaires étrangères ont finalisé les projets de textes sur la création, l’organisation et le fonctionnement de l’AES. La réunion a permis de préparer les documents stratégiques pour le premier sommet des chefs d’Etat. Et le 6 juillet dernier s’est tenu à Niamey, le premier sommet des chefs d’Etat des pays membres de l’AES.

Lors de ce sommet, des décisions importantes ont été prises pour consolider la coopération sécuritaire et économique entre les trois pays avec un accent particulier sur la mise en œuvre de la force unifiée pour combattre les menaces terroristes et le renforcement des projets de développement mutuels.

Depuis sa création, l’AES a permis le renforcement de la coopération militaire entre les trois Etats. Ce qui a permis des succès militaires historiques, la réduction de l’insécurité dans les zones autrefois contrôlées par les terroristes avec le retour progressif des administrations publiques et des populations dans les localités libérées. Des perspectives d’avenir existent aussi car l’AES continue de renforcer sa coordination dans la lutte contre le terrorisme tout en se préparant à élargir ses efforts à d’autres domaines notamment le développement économique, la sécurité alimentaire et les infrastructures.

Dans son discours à l’occasion du premier anniversaire de cette alliance, le Colonel Assimi Goïta, président de la Confédération des Etats du Sahel a indiqué qu’en un an, le chemin parcouru est encourageant dans le domaine de la défense et de la sécurité. Selon lui, depuis plusieurs mois, les trois Etats mènent souvent des opérations militaires concertées contre les terroristes. Les frappes de drones de la localité de Tinzawatène par le Burkina Faso est une illustration. Après avoir souligné les succès des forces de défense et de sécurité des trois pays dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, le président de la Confédération annonce l’élargissement de la coopération sécuritaire à la diplomatie et au développement.

Il a annoncé la mise en circulation très prochaine d’un passeport biométrique de l’AES dans le but d’harmoniser les documents de voyage et de faciliter la mobilité des citoyens à travers le monde. Ce qui tournera ainsi la page de la Cedeao. Le Colonel Assimi Goïta a par ailleurs annoncé l’opérationnalisation prochaine d’une banque d’investissement, d’un fonds de stabilisation, d’une chaîne d’information commune afin de promouvoir une diffusion harmonieuse des informations dans les trois pays. Mais aussi, des infrastructures pour renforcer la connectivité des territoires à travers les moyens de transport, les réseaux de communication et les technologies de l’information.
A. Sanogo